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À court d'options, le navire de Maduro tangue dangereusement vers la guerre civile

Officiellement proclamé Président du Venezuela, le 15 avril 2013, au lendemain d'une courte victoire sur l’opposant Henrique Capriles, Nicolas Maduro promettait de poursuivre l’œuvre de Hugo Chavez et de soutenir «la Révolution bolivarienne».

À court d'options, le navire de Maduro tangue dangereusement vers la guerre civile
En un mois, les manifestations au Venezuela ont fait 24 morts alors que l'opposition appelle à une nouvelle protestation aujourd'hui. Ph. AFP

En un mois, les manifestations au Venezuela ont fait 24 morts alors que l'opposition appelle à une nouvelle protestation aujourd'hui. Officiellement proclamé Président du Venezuela, le 15 avril 2013, au lendemain d'une courte victoire sur l’opposant Henrique Capriles, Nicolas Maduro promettait de poursuivre l’œuvre de Hugo Chavez et de soutenir «la Révolution bolivarienne». Immédiatement après cette proclamation, des centaines de manifestants sont descendus dans la rue pour contester les résultats de l’élection présidentielle essuyant des tirs de cartouches de gaz lacrymogène par la police. De cette première passe d’armes, la grande animosité entre le dauphin d'Hugo Chavez et l’opposition menée par Capriles était née. Quatre ans plus tard, l’essoufflement de la révolution censée favoriser la redistribution de la rente pétrolière a laissé place à un pays exsangue et à une scène politique polarisée entre une opposition blâmant «El Presidente» pour le fiasco du pays et un régime n'ayant d'autre vision que celle de se maintenir coûte que coûte au pouvoir.

Après avoir manœuvré pour éviter la révocation à mi-mandat comme le prévoit la Constitution, le président Maduro a tenté, sans succès, d’asseoir son pouvoir à travers une tentative, fin mars, de la Cour suprême d'assumer les pouvoirs législatifs de l'Assemblée nationale et de priver les députés de l’opposition de leur immunité parlementaire. Après cette tentative avortée, la manœuvre qui a évincé le leader de l’opposition Capriles de la course à la présidentielle contre le président sortant en le privant de toute activité publique pendant quinze ans, a été la goutte qui a fait déborder le vase, faisant sortir des milliers de Vénézuéliens dans les rues le 19 avril pour exprimer leur rejet de Maduro et de son «socialisme du 21e siècle».

Cette marche, qui coïncidait avec une manifestation chaviste organisée avec la bénédiction de l'héritier de Chavez, et les heurts survenus dans la nuit de vendredi à samedi ont porté à 23 le bilan des morts en trois semaines d’affrontements entre les partisans et les opposants au régime bolivarien. Selon l'ONG «Foro Penal», la répression violente des protestations contre le gouvernement a donné lieu à l'arrestation de 1.365 personnes entre le 4 et le 22 avril, dont 777 sont toujours en prison. De l’avis du politologue brésilien Bolivar Lamounier, l’héritage de Chavez, défendu bec et ongles par le régime actuel, «est en train de détruire le Venezuela. Maduro ayant choisi d’agir contre la réconciliation» au risque de provoquer une guerre civile aux conséquences inconnues.

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