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Arbres d’alignement en danger !

Les arbres d’alignement de la cité des marguerites sont soumis à une forte pression à cause d’une urbanisation outrancière et d’une avancée du béton visiblement mal maîtrisée.

Arbres d’alignement en danger !
Des voix se sont élevées dans la capitale du Gharb pour dénoncer ce «vandalisme» d’un genre nouveau qu'est l'abattage des arbres d'alignement.

Le cachet architectural de la ville de Kénitra n’est pas le seul à être menacé de disparaître. Son patrimoine écologique est, lui aussi, mis à rude épreuve. Les arbres d’alignement de la cité des marguerites sont soumis à une forte pression à cause d’une urbanisation outrancière et d’une avancée du béton visiblement mal maîtrisée, malgré les efforts déployés par les départements concernés. L’abattage de ces arbres, dont certains sont centenaires, est devenu un phénomène récurrent et l’on recourt souvent à des subterfuges pour s’en débarrasser.

Des voix se sont élevées dans la capitale du Gharb pour dénoncer ce «vandalisme» d’un genre nouveau et pour attirer l’attention des responsables sur cette situation déplorable. Plusieurs associations avaient déjà, par le passé, tiré la sonnette d’alarme et avaient adressé aux autorités compétentes des lettres soulignant les dangers qui guettent les arbres d’alignement et d’embellissement de Kénitra. C’est le cas de l’Association du Gharb de protection de l’environnement (AGPE) qui, auparavant, avait attiré l’attention des autorités de tutelle sur l’abattage quasi systématique de plusieurs arbres lors du réaménagement des artères principales. Elle a aussi révélé le recours de certains promoteurs immobiliers, peu scrupuleux, au déracinement de ce patrimoine écologique sans autorisation préalable. La situation est tellement inquiétante que le patrimoine écologique de la ville est menacé de disparaître à jamais. Selon l’AGPE, il est devenu indispensable de pratiquer un contrôle rigoureux sur les chantiers de construction, afin de mettre un terme à ce processus de «désertification» de l’espace urbain. Sans vouloir minimiser les efforts déployés par le service du jardinage public et des espaces verts de la commune urbaine de Kénitra, il n’en demeure pas moins vrai que les actions menées par ce département semblent inefficaces, face à ce tsunami de béton. En tout cas pour le moment.

«Chaque fois que nous prenons connaissance d’un arbre abattu, nous établissons un rapport et nous
entamons en cas de litige la procédure judiciaire adéquate. Toutefois, cela reste insuffisant sans une prise de conscience de l’ensemble des intervenants dans l’acte de bâtir. Nous avons d’ailleurs établi un programme de reboisement et de replantation d’arbres d’alignement adaptés à la nouvelle physionomie architecturale de la ville, mais pour être appliqué, ce programme a besoin de crédits», souligne un responsable de ce service qui manque, semble-t-il, de moyens pour mener à bien ses différents programmes. Comme le souligne, non sans humour, l’un des anciens habitants de Kénitra et passionné des espaces verts : «En l’absence de moyens techniques et financiers, il serait souhaitable de recourir à la gestion déléguée pour la préservation de nos espaces verts».
En effet, les arbres d’alignement de la ville de Kénitra composés essentiellement de platanes, de faux poivriers et de jacarandas souffrent de la conjugaison de plusieurs facteurs.

L’on peut citer, à cet égard, le vieillissement des arbres, l’inadaptation de certains arbres à l’urbanisation verticale, ainsi que l’absence de considération par certains architectes, avant l’établissement de leurs plans, de l’emplacement des arbres. À cela s’ajoute l’aggravation du niveau de pollution dans la ville, plus particulièrement à cause des fumées noires dégagées par les unités industrielles et des véhicules de plus en plus nombreux, sans oublier l’élagage irrégulier, anarchique et partiel des arbres d’alignement d’une ville réputée jadis pour sa verdure. Selon certaines statistiques, Kénitra dispose, actuellement, de moins de 3 m² d’espace vert par habitant, en moyenne. Ce qui est loin des 12 m² recommandés par l’Organisation mondiale de la santé et très loin encore des 20 m² dont disposent les villes de Paris, de New York et de la capitale Rabat. 

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