Connexion
L’écrivaine Asmaa Assafi a récemment présenté au siège de l’Alliance française de Safi son ouvrage «Un monde en blancs et noirs». Autodidacte, cette artiste native de Safi avait vocation, au début de sa carrière, à travailler la céramique, son premier amour, dit-elle. En 2007, elle entame une formation auprès de la cellule d’innovation de l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel) à la délégation des arts traditionnels de Safi sous l’encadrement du grand Maître Ahmed Laghrissi et de Georgio Luciani, designer italien. Pour expliquer le coup de foudre qu’elle a eu avec l’argile, l’auteure écrit dans son livre : «L'argile me chuchote une histoire, me dévoile des sacrifices et des prouesses, des sentiments de peine et de joie… l’argile m’enseigne les secrets de la vie».
Il s’agit là d’un dialogue latent, mêlé d’amour et de respect que livre l’artiste à la glaise. C’est aussi un dialogue intime, ajoute-t-elle. «Ce matériau noble, en l’occurrence l’argile, me parle, dit-elle, du miracle de la nature qui l’a métamorphosée au point où elle est devenue entre nos mains comme un moyen d’exprimer une imagination fertile ou une réalité existante». Asmaa Assafi possède toute l'agilité pour décrypter le code de l’argile qui, entre ses mains, capitule et s’abandonne à la finesse et à la dextérité de ses doigts. Pour cette femme artiste, l’argile arrive à l’état brut tel un défi… «Elle me révèle sa délicatesse et sa courtoisie et moi j’adapte, précise-t-elle, d’une manière ordonnée, ma technique à sa disponibilité».
Asmaa Assafi s’est lancée aussi dans l’art de la photographie, un domaine fertile dans lequel elle va promouvoir et défendre le patrimoine architectural de la cité de l’océan. C’est dans ces ruelles exigües de l’ancienne médina que l’on peut, au hasard des jours, rencontrer l’artiste en quête de belles prises de vue et de photos figeant l’instant et redonnant vie à la médina. La photographie constitue pour l’artiste Asmaa un autre art à travers lequel elle se livre à un combat acharné contre le délabrement et l’oubli d’un patrimoine architectural en souffrance dans cette cité océane. À ce sujet, l’auteure considère dans son livre que «Safi, par ses voûtes antiques et sa façade maritime, défie le temps et force l’admiration. Son passé glorieux restera gravé pour toujours dans la mémoire, grâce à son héritage architectural comportant notamment des monuments et des sites comme Tazzafin, qui invoque de par son admirable glaise la pureté des origines».
Paru aux éditions «Auteurs du monde» en 2016, «Un monde en blancs et noirs» est constitué de quatre parties avec des illustrations de sculptures en argile blanche, des photographies composées et plusieurs autres motifs. Ce nouvel ouvrage présente, pour le plus grand bonheur du lecteur, toute une série de photos avec des pièces de poterie locale et plusieurs autres éléments du patrimoine safiot. Le livre se termine par une anthologie de pièces de poterie toutes primées et récompensées.
