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Cadi Ayyad s’attaque à l’inadéquation formation-emploi

L’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech a mis vendredi dernier les petits plats dans les grands pour sa rencontre d’une importance décisive : réviser la carte de formation. C’est la première fois qu’une université marocaine tente ce genre d’exercice au risque de se heurter à des réticences ou même des résistances.

Cadi Ayyad s’attaque à l’inadéquation formation-emploi
Pas moins de 400 participants, dont 60 partenaires socio-économiques, ont répondu présents à cette rencontre, véritable plateforme d’échanges entre le monde académique et les autres parties prenantes.

Rénover le contenu pédagogique des formations est le moyen choisi par l’établissement pour prendre à bras le corps la problématique de l’inadéquation formation-emploi, l’une des principales causes du chômage des diplômés. Il faut dire que cette initiative vient à point nommé après la publication des derniers chiffres du Haut Commissariat au Plan faisant état d'un chômage élevé parmi les jeunes diplômés des facultés. Il faut aussi souligner que l’expérience représente un exemple à suivre par d’autres établissements au niveau national.

Avant de rénover les contenus pédagogiques, l’Université a voulu d’abord cerner les attentes des entreprises en termes de compétences. Elle a à ce titre lancé le 25 janvier dernier une enquête auprès des entreprises dont les résultats ont été dévoilés en marge de l’évènement organisé vendredi 17 février courant à Marrakech sur le thème «Face aux enjeux de l’insertion professionnelle : ensemble pour des réponses concertées et innovantes s’alignant sur les standards internationaux».

Pas moins de 400 participants, dont 60 partenaires socio-économiques, ont répondu présents à cette rencontre, véritable plateforme d’échanges entre le monde académique et les autres parties prenantes et autre étape vers la concrétisation de l’objectif principal. Ainsi, l’UCA a accueilli Jamila El Moussalli, ministre par intérim de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Abdeslam Seddiki, ministre de l’Emploi et des affaires sociales, Mohamed Horani, membre du Conseil économique, social et environnemental ainsi que des représentants de la Confédération générale des entreprises du MAROC, de l’Anapec et du Conseil régional de Marrakech-Safi.

Le débat a été l’occasion pour les différents intervenants de mettre en loupe la problématique en question, de présenter des recommandations et des pistes d’action pour en venir à bout, mais aussi de formuler des engagements pour accompagner les initiatives de l’UCA en faveur de l’insertion professionnelle de ses lauréats.

Inadéquation, de quoi parle-t-on ?

L’inadéquation peut se décliner sous différentes formes, a fait savoir Abdeslam Seddiki. Il y a l’excédent ou au contraire le manque de compétences, quand la demande d’un type particulier de compétences est inférieure ou bien supérieure à l’offre de candidats disponibles possédant ces aptitudes-là. Il y a également la surqualification et la sous-qualification, c’est-à-dire quand les connaissances et les compétences du diplômé sont supérieures ou inférieures à celles exigées par l’emploi à occuper. L’autre inadéquation est en rapport avec la sous-compétence et la sur-compétence. C’est le cas du diplômé qui ne possède pas les aptitudes pour effectuer le travail de manière satisfaisante, ou au contraire ne peut les utiliser toutes dans son emploi.

Que recherchent les employeurs ?

L’enquête lancée par l’UCA pour mesurer les attentes des entreprises a démontré que celles-ci accordent de l’importance au diplôme et aux compétences techniques, managériales et de communication du candidat, mais s’intéressent encore plus à ses compétences clés et ses capacités organisationnelles. Ces entreprises veulent des employés ayant l’esprit d’initiative, le sens de la responsabilité, sens du travail d’équipe, motivés, capables d’établir des valeurs et des objectifs, mais surtout respectueux des délais. Elles souhaitent également avoir affaire à des candidats maitrisant la communication orale et, dans une moindre mesure, écrite. Interrogés sur les secteurs demandeurs de compétences, les répondants ont notamment cité l’industrie automobile, ferroviaire et pharmaceutique, mais aussi le domaine du conseil et de l’audit et celui des systèmes d’information et de la sécurité informatique. À noter que cette enquête a été menée auprès de 400 entreprises des secteurs industriel et tertiaire (100 ont répondu au questionnaire). Quelque 60% sont des PME, 40% de Grandes entreprises et 72% ont au moins un lauréat de l’UCA dans leur staff. 

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