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Comment le ministère de la Santé fixe les prix des médicaments

Le ministère de la Santé vient de procéder à la baisse des prix de 75 médicaments. Cette réduction n’est pas la première du genre. Elle intervient après plusieurs baisses significatives qui ont concerné plus de 3.700 produits. Dans sa démarche, le département d'El Hossein El Ouardi se base sur le décret 2-13-852 promulgué en 2013.

Comment le ministère de la Santé fixe  les prix des médicaments
75 médicaments ont vu leur prix baisser depuis la semaine dernière.

Les prix de plusieurs médicaments ont connu des baisses importantes ces dernières années. Pour pouvoir procéder à ces baisses, le ministère de la Santé a dû élaborer en 2013 un décret relatif aux conditions et aux modalités de fixation des prix de vente des médicaments fabriqués localement ou importés. Et il s’est engagé, depuis quelques années déjà, dans une politique de baisse des prix des médicaments. La dernière en date est celle relative à la baisse des prix de 75 produits avec une réduction allant jusqu’à 65% dans certains cas. Après cette nouvelle réduction des prix, le département d'El Hossein El Ouardi aura baissé les prix de 3.729 médicaments et dispositifs médicaux depuis la promulgation, fin 2013, du décret 2-13-852 relatif aux conditions et aux modalités de fixation des prix de vente des médicaments fabriqués localement ou importés.

En effet, le décret en question, notamment dans son deuxième article, fixe les prix publics de vente. Selon ce texte, le prix public de vente (PPV) d'un médicament, fabriqué localement ou importé, est donc calculé à partir du prix fabricant hors taxe (PFHT, à savoir le prix de vente par un établissement pharmaceutique industriel) auquel s'ajoutent les marges bénéficiaires ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) lorsqu'elle existe. Celles-ci concernent notamment la distribution par le grossiste et le pharmacien d'officine ainsi que l'importation, qui couvre également les frais d'approche et les droits de douane. Dans ce sens et après l'analyse comparative des prix fabricants hors taxe au niveau de plusieurs pays, en l'occurrence la France, l'Espagne, le Portugal, la Belgique, l'Arabie saoudite et la Turquie, le ministère de la Santé, en charge désormais de la fixation du PFHT des médicaments princeps, a adopté une nouvelle approche. En effet, le PFHT adopté au Maroc doit être égal au PFHT le plus bas dans ces pays. Toutefois, dans le cas où le produit n'est commercialisé dans aucun des pays cités, hormis le pays d'origine, ce prix est aligné sur le PFHT du pays d'origine converti en dirhams. S’agissant de la marge de distribution, le nouveau texte la définit selon le niveau du PFHT du médicament. Dans ce sens, la loi prévoit que plus le prix d’un médicament est cher, plus sa marge de distribution est faible.

Avant de mettre en place ces modalités, le département de la Santé avait tenu toute une série de rencontres avec les professionnels du secteur. Plusieurs études effectuées à l’époque par l’Organisation mondiale de la santé, la Chambre des représentants ainsi que le Conseil de la concurrence avaient révélé que les prix des médicaments au Maroc étaient anormalement élevés, quels que soient le critère de comparaison choisi et la catégorie de médicaments. Ces études avaient également souligné qu’il était possible de baisser rapidement et de manière significative les prix des médicaments au Maroc et leur coût pour la collectivité nationale en appliquant un ensemble de mesures qui dépendent essentiellement des autorités publiques. Pour rappel, ces baisses des prix des médicaments ont causé des tensions entre le ministère de tutelle et les professionnels du secteur. En effet, les pharmaciens, qui ont vu leur activité reculer de plus de 20%, s’attendent toujours à des mesures de compensation de la part du département de la Santé. De leur côté, les industriels s’attendent à une nouvelle revalorisation des prix de certains médicaments essentiels et dont les prix sont jugés trop bas par les laboratoires pharmaceutiques. 

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