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Dans le cadre du programme «Autour d’un livre», la salle Ibn Battûta a abrité jeudi la présentation de l’ouvrage «La Médersa dans la ville» de Hammad Berrada, paru aux Éditions Marsam en 2016. Cette rencontre, modérée par Saïd Ennahid, en présence de l’auteur du livre, était consacrée à l’art maghrébo-andalou, analysé dans le détail à travers les Médersas et leur environnement médiéval. Cet ouvrage présente un corpus des décors et du revêtement architectural à une époque où les Almohades cèdent la place aux Mérinides, Nasrides, Abdelwadides et Hafsides sur le Maghreb et une partie de l’Andalousie.
Toujours dans le cadre de «Autour d’un livre», l’ouvrage «Ce que dit le roseau/May day ttini uyannin», poèmes en français et amazigh de Hassan Aourid, paru aux Éditions Tusna en 2016, a été présenté au même endroit. Composé de 93 poèmes en amazigh, accompagnés de leur traduction en français, le recueil évoque avec nostalgie les amours et les origines de l’auteur, mais aussi ses regrets et «ses blessures». Cette rencontre a été modérée par Mohamed El Manouar. Un autre débat passionnant a eu lieu autour de la place du traducteur. Quels sont les différents paramètres déterminant la condition du traducteur ? Quels enjeux littéraires soulève cette condition et en quoi définit-elle les échanges culturels ? Comment se déploie-t-elle dans le monde de l’édition et du livre ? Quels écueils l’affectent ? Autant d’interrogations qui méritent un diagnostic, guidé par un plaidoyer pour un statut de «traducteur-créateur». C’est d’ailleurs l’objectif de ce débat qui a eu lieu jeudi à la Salle Edmond Amran El Maleh. Organisée conjointement par le ministère de la Culture et l’Institut français du Maroc, cette rencontre a réuni les Français Françoise Wuilmart et Jörn Cambreleng, et les Marocains Jalal El Hekmaoui et Zahi Farid.
Mais juste avant cette rencontre, la Salle Edmond Amran El Maleh a abrité une table ronde en l’honneur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, invitée d’honneur de cette édition du SIEL. Modéré par le Marocain Ismaïl Outmani, cette rencontre a permis l'exposition des points de vue de Sylvia Djouob du Congo, Éric Joël Bekale du Gabon et John Nkengasong Nkengong du Cameroun autour des mouvements littéraires d’Afrique centrale et la métamorphose migratoire planétaire. Cette table ronde s’est proposée de tenter de comprendre et de comparer, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afrique centrale, des stratégies d’expression, voire de résistance, des cultures et des peuples concernés par le processus de mondialisation. Remarquable ensemble de la plus grande diversité culturelle et linguistique du monde, l’Afrique centrale est singulièrement sensible aux mouvements des populations intra et extra-africains. Dans ces flots, qui sont sans cesse en effervescence, se construisent des alternatives au niveau desquelles les choix littéraires des écrivains, ainsi que les expressions culturelles de toutes sortes, tentent de contourner les obstructions entravant le travail d’élaboration d’une globalisation solidaire et inventive d’autres processus économiques et écologiques plus équitables. Soulignons enfin que le 23e Salon international de l’édition et du livre prend fin ce dimanche. Mais en attendant, le week-end du SIEL s’annonce tout aussi riche en activités et en nouveautés. À ne pas rater !
