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Des experts décortiquent les enjeux et les défis relatifs au retour du Maroc à l’Union africaine

Les enjeux du retour du Maroc à l’Union africaine et les défis à relever, tels sont les axes décortiqués par les experts qui sont intervenus mardi dernier lors du Forum de la MAP. «Retour du Maroc à l'Union africaine : penser global, agir local», tel était le thème débattu lors de ce Forum.

Des experts décortiquent les enjeux et les défis  relatifs au retour du Maroc à l’Union africaine
Abderrahim Hafidi était l’invité du Forum de la MAP, aux côtés des professeurs Mohamed Benhamou et Mustapha Sehimi. Ph. MAP

La rencontre a constitué une occasion pour aborder le retour triomphal du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale. Ce retour, perçu comme un événement politique majeur au plan continental, est le fruit notamment d’une offensive diplomatique sur le versant anglophone de l’Afrique, traduisant une dynamique systémique du Royaume, qui agit localement en Afrique et pense globalement, a souligné Abderrahim Hafidi, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) à Paris, qui était l’invité du Forum de la MAP, aux côtés des professeurs Mohamed Benhamou et Mustapha Sehimi. Cet événement a représenté également une opportunité pour revenir sur les péripéties de ce retour, les messages forts livrés dans le discours royal à Addis-Abeba et les rôles attendus du Maroc au sein de l’Union africaine.

S’exprimant à cette occasion, M. Hafidi, politologue, islamologue et journaliste, a souligné que le retour du Royaume au sein de l’Union africaine (UA) représente un point d’arrivée en soi et non «une réintégration», dans la mesure où le Royaume a regagné sa place naturelle au sein de sa famille africaine. Ce retour constitue par ailleurs le couronnement d’une offensive diplomatique menée par le Royaume sur le versant anglophone de l’Afrique et traduisant une dynamique systémique du Royaume qui agit localement en Afrique et pense globalement.Abondant dans le même sens, Mohamed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques, a déclaré que le retour du Royaume au sein de l’Union africaine intervient dans un contexte international caractérisé par une situation d’impasse à laquelle fait face la communauté internationale, ainsi que par le développement d’un sentiment d’impuissance et d’incertitude. Revenant sur l’acte du retour du Royaume à l’Union africaine, M. Benhamou a estimé qu’il s’agissait d’un choix pragmatique et réaliste, voire un choix d’avenir, rappelant que le nouveau contexte politique, économique, stratégique et géopolitique en Afrique a fait que les conditions qui ont poussé le Maroc à quitter l’Organisation de l'unité africaine en 1984 ont changé. Ceci parallèlement au développement de nouvelles opportunités qui font que le Royaume, acteur économique principal sur le continent, acteur de développement, acteur pour la sécurité, la stabilité et le maintient de la paix en Afrique, voit en ces changements une opportunité pour réintégrer l’UA.

«On le sait l’Afrique est le continent sur lequel se joue l’avenir du monde, le Maroc a beaucoup investi en tant que pays africain, il a payé le prix de son absence pendant trois décennies. Ses adversaires ont exploité cette absence pour nuire à ses intérêts et à ce qu’il a pu mettre en place sur ce continent. C’est donc le moment que choisit le Maroc pour revenir au sein de l’Union africaine», a fait savoir M. Benhamou rappelant par la même occasion que le Royaume est resté fortement présent en Afrique malgré son absence de l’Union africaine. Une présence qui s’est traduite notamment par la signature d’un millier de conventions durant la période allant entre 2001 et 2016. Abordant les craintes affichées par certains que cette décision soit interprétée finalement comme une forme d'acceptation de la Rasd, M. Benhamou a souligné que cette adhésion ne constitue nullement une reconnaissance à cette entité.

Sur le même registre, Mustapha Shimi, professeur de droit et politologue, a donné l’exemple du cas de l'Assemblée des Nations unies où siègent des États arabes malgré leur non-reconnaissance d’Israël. Évoquant les défis à relever après le retour du Royaume à l’Union africaine, l’analyste politique a fait savoir que ces derniers concernent essentiellement la réintégration des structures de l’Union africaine, notamment les huit commissions en place ainsi que la mise en place d’un réseau de fonctionnaires dans le cadre défini par l’Union. Sur le plan diplomatique, M. Shimi a souligné l’importance d’examiner la possibilité à long terme de la délégation de l’examen du dossier du Sahara par l’Organisation des Nations unies à l’Union africaine. Un défi auquel s’ajoutera, comme le souligne M. Benhamou, la nécessité de la mobilisation des élites marocaines pour l’accompagnement de ce dossier stratégique.

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