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Des pratiques intelligentes s’imposent

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Selon l'édition 2016 du rapport sur «La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture» élaboré par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l'agriculture doit davantage contribuer à lutter contre le changement climatique tout en se préparant à combattre ses conséquences. L’agence onusienne indique, en effet, que l'agriculture, y compris la foresterie, la pêche et la production animale, génère environ un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre. «Il ne fait aucun doute que le changement climatique affecte la sécurité alimentaire. Ce phénomène fait ressurgir certaines incertitudes datant de l'époque où nous étions tous des chasseurs-cueilleurs.

Nous ne pouvons plus garantir que nous récolterons ce que nous avons semé», avait déclaré José Graziano da Silva, directeur général de la FAO lors de la présentation du rapport en octobre dernier. La FAO a mis en garde contre le fait que la «stratégie du statu quo» risquerait d'exposer des millions d'autres personnes aux souffrances liées à la faim, surtout si rien n'est fait à l'avenir pour lutter contre le changement climatique. Les populations vivant dans les régions pauvres d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud et du Sud-Est seraient les plus affectées, en particulier ceux dont les moyens d'existence dépendent de l'agriculture. L'avenir de la sécurité alimentaire dans plusieurs pays serait fortement compromis si aucune mesure n'est prise aujourd'hui. Réformer l'agriculture et les systèmes alimentaires sera complexe en raison du grand nombre de protagonistes impliqués, de la multitude de cultures et de systèmes de transformation alimentaire, ainsi que des différences d'écosystèmes. Pourtant selon le rapport, il faut commencer à travailler sérieusement dès à présent, car les effets négatifs ne feront qu'empirer avec le temps. Par ailleurs, le rapport de la FAO souligne le fait que l'aide urgente apportée aux petits exploitants agricoles afin qu'ils s'adaptent au changement climatique conditionnera la réussite ou non de la transformation des systèmes alimentaires et agricoles. «Les pays en développement abritent près d'un demi-milliard de petites familles agricoles qui produisent de la nourriture et d'autres produits agricoles dans des conditions socio-économiques et agro-écologiques très variées. Plusieurs solutions ont été imaginées pour s'ajuster à ces situations, car il n'existe pas de solution universelle», indique l’agence onusienne dans ce document, proposant plusieurs manières alternatives et économiquement viables d'aider les petits exploitants agricoles à s'adapter et de renforcer la résilience des moyens d'existence des populations rurales, souvent les plus exposées aux risques du changement climatique. Le rapport prouve, en effet, qu'adopter des pratiques «intelligentes face au climat», telles que l'utilisation de variétés de cultures favorisant l'azote et résistantes à la chaleur, la culture sans labour et une gestion intégrée de la fertilité des sols, augmenterait la productivité et les revenus des agriculteurs. Selon le rapport, une généralisation des pratiques favorisant l'azote réduirait, à elle seule, le nombre de personnes menacées de sous-alimentation de plus de 100 millions.
Le document identifie également les différentes voies susceptibles de contribuer à la réduction de l'intensité des émissions produites par l'agriculture. Des alternatives liées à la protection des eaux telles que les rizières inondées peuvent par exemple réduire les émissions de méthane de 45%, tandis que les émissions produites par le secteur de l'élevage peuvent être réduites de 41%, grâce à l'adoption de pratiques plus efficaces. 

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