Au Maroc, comme ailleurs, l’agriculture est le premier secteur qui pâtit des impacts des changements climatiques. Aux aléas climatiques, qui sont par définition fluctuants, est venu se greffer le dérèglement du climat, rendant davantage vulnérable un secteur économique qui représente, bon an mal an, 15% du PIB (produit intérieur brut) national. Cette vulnérabilité a été rappelée lors de la COP 22 qui s'est tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016. Les premiers résultats du programme «Mosaicc» de simulation de l’impact des changements climatiques sur l’agriculture avaient dévoilé qu’il s’agisse de scénario optimiste ou pessimiste, que l’augmentation de la chaleur, la baisse de la pluviométrie et de l’écoulement des eaux, notamment en période de culture, sont bel et bien confirmées. «Les projections sur les rendements agricoles sont alarmants», avait averti Riad Balaghi, coordinateur pour le Maroc du programme «Mosaicc» et chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Le programme «Mosaicc» a été mis en œuvre, en 2013, par la Direction de la météorologie nationale, avec l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation et l’Union européenne. En 2014, le ministère de l’Environnement publiait un document sur la «Politique du changement climatique au Maroc» où il est dit que les changements climatiques se manifestent au Maroc par une augmentation des températures moyennes estivales de l’ordre de 2 à 6 °C et une régression de 20% en moyenne des précipitations d’ici la fin du siècle. Pour faire face à cette situation, le Maroc a lancé différents projets dont le Programme national d’économie d’eau en irrigation qui cible l’atténuation de la contrainte hydrique et une gestion conservatoire et durable des ressources en eau destinées à l’agriculture irriguée. Pour ce faire, il est prévu de passer à l’irrigation localisée sur une superficie de 555.000 hectares, ce qui permettrait à l’horizon 2020 une économie considérable des ressources en eau de près de 1,4 milliard de m3 par an.
L’Agence de développement agricole a mis en œuvre, en 2011 dans cadre du Plan Maroc Vert, le projet d’intégration du changement climatique. Ce projet vise le renforcement des capacités au niveau institutionnel et au niveau des agriculteurs dans cinq régions cibles et comporte deux principales composantes : le renforcement de l’intégration du changement climatique par les institutions concernées et la promotion des technologies de résilience au changement climatique auprès des agriculteurs bénéficiaires des projets Pilier II consacré à l’agriculture solidaire.