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Digitalisation, suivre le mouvement ou disparaître

La Fondation Attijariwafa bank a organisé le 27 avril à Casablanca en partenariat avec le Centre des jeunes dirigeants une conférence consacrée au thème des «Défis de l’économie digitale : révolution ou subterfuge ?» Selon les intervenants, il est temps pour les entreprises de suivre cette révolution et prendre conscience de la responsabilité qui les attend.

Digitalisation, suivre le mouvement ou disparaître
Vue des travaux de la conférence. Ph Seddik

«L’uberisation est un spectre qui hante tous les secteurs de l’économie. Les chaînes de valeur construites sur une longue durée et les positions solidement établies sont et ont été court-circuitées par de nouveaux acteurs qui s’appuient sur des innovations en rupture avec les modèles traditionnels». C'est en ces termes que Driss Maghraoui, directeur en charge des marchés des particuliers et professionnels chez Attijariwafa bank, a ouvert la 28e édition du cycle «Échanger pour mieux comprendre» de la Fondation Attijariwafa bank, organisée jeudi dernier à Casablanca en partenariat avec le Centre des jeunes dirigeants. Une conférence consacrée au thème des «Défis de l’économie digitale : révolution ou subterfuge ?». Face à ce nouveau modèle qui a bouleversé les rapports de travail, il est aujourd’hui temps, selon M. Maghraoui, de restructurer la relation avec «nos employeurs», «nos collaborateurs», «nos clients» et «nos fournisseurs». Pour enrichir le débat sur cette question d'une importance capitale, la Fondation Attijariwafa bank a invité Denis Jacquet, fondateur de l’Observatoire de l’ubérisation en France et auteur du livre à succès : «Ubérisation : un ennemi qui vous veut du bien ?», et Jamal Belahrach, fondateur de CJD Maroc et actuellement président de la fondation Jobs for Africa. Après avoir dressé un panorama des bouleversements que le numérique a générés touchant les différents modèles sociaux (santé, éducation…), M. Jacquet a souligné que «l’objectif aujourd’hui ce n’est pas de parler technologie, mais d’hommes et de femmes et de valeurs. À quoi ressemblera la société de demain ? Comment vivre ensemble face aux nouvelles technologies ?» L’expert recommande de réformer la façon de fonctionner des institutions et des entreprises d’une manière générale pour pouvoir absorber ce changement. Ce qui signifie que les organisations doivent prendre les choses en main, innover et inventer de nouveaux modèles alternatifs. Par ailleurs, M. Jacquet a indiqué que, dans ce sillage, le Maroc a un rôle pivot à jouer pour développer un modèle alternatif du digital au service de valeurs, sauf que le temps presse pour le faire.

De son côté, M. Belahrach a mis l’accent sur le retard enregistré au niveau du Maroc par rapport à la révolution digitale. Aujourd’hui, à travers le monde, plusieurs études montrent qu’on est en train d’accélérer cette révolution qui va créer pas mal d’emplois, mais qui va sans doute en supprimer d’autres (plus de 50% en général dans certains métiers qualifiés), avertit M. Belahrach. Mais une chose est certaine pour l’expert : la compétitivité d’une entreprise passe par l’amélioration du processus de la digitalisation. Grâce à l’industrie du big data, l’entreprise doit anticiper et faire de la «prédictivité» une de ses locomotives. Pour ce qui est de l’impact du digital, il est considérable. Outre un impact stratégique, le digital permet d’améliorer l’expérience client, de promouvoir l’intelligence collective et de valoriser le capital humain. Aujourd’hui plus que jamais, «nous devons entrer dans cette révolution», estime le fondateur du CJD Maroc. Et cela ne peut se faire qu’à travers un leadership partagé. Les entreprises sont dans l’obligation de «monter dans le train» pour pouvoir survivre dans les 25 ou 30 ans à venir, comme indiqué par M. Belahrach. Aussi, pour assurer cette pérennité, les conférenciers préconisent également la mise en place d’un système de valeurs au sein de l'entreprise : éthique, engagement, partage des bonnes pratiques, équité, solidarité, esprit collaboratif, innovation, respect, leadership… sont fortement recommandés. 

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