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Des incidents ont éclaté samedi en marge d'une manifestation en région parisienne après l'inculpation d'un policier soupçonné d'avoir sodomisé à la matraque un jeune homme noir lors d'une interpellation début février. «La police viole», «je ne suis pas un bamboula», «la police tue des innocents», pouvait-on lire sur des pancartes dans la manifestation de plusieurs centaines de personnes qui avait débuté dans le calme. Rassemblés à Bobigny, une ville au nord-est de Paris, les manifestants ont réclamé «justice pour Théo», ce jeune de 22 ans qui a dû être opéré après avoir été grièvement blessé le 2 février dans la zone rectale lors d'une interpellation musclée à Aulnay-sous-Bois, non loin de Bobigny.
La situation a dérapé quand des heurts ont éclaté. Un véhicule de la radio RTL a été incendié. Au moins six personnes ont été blessées, dont deux à la tête, selon les médias locaux. Encadrés par des forces de police en nombre, plusieurs centaines de manifestants rassemblés en soutien au jeune homme devant le tribunal de la ville, ont réclamé «justice pour Théo. Scandant des slogans dénonçant les violences policières, ils ont évoqué aussi Zyed et Bouna, les deux adolescents morts dans un transformateur électrique à l’origine des émeutes en banlieue en 2005, ou Adama Traoré, mort lors de son interpellation l’été dernier en région parisienne. Par ailleurs, d'autres rassemblements ont également eu lieu à Lyon, Toulouse, Rouen et Strasbourg. Plusieurs communes de la région parisienne ont connu des nuits sous tension depuis l'hospitalisation de Théo. Dans la nuit de vendredi à samedi, huit personnes ont été interpellées en Seine-Saint-Denis et vingt-cinq autres avaient été arrêtées la nuit précédente. L'un des quatre policiers ayant procédé à l'interpellation du jeune homme a été mis en examen pour viol. Les trois autres pour violences.
