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Entrepreneuriat : Quelles opportunités pour 2017 ?

Entreprendre au Maroc relève du parcours du combattant. Pourtant, cet acte n’a jamais été autant encouragé. Car, en dépit des nombreux défis qu’il faut relever, le pays constitue un réel vivier d’opportunités qui ne demandent qu’à être saisies par nos entrepreneurs et hommes d’affaires. Une table ronde organisée récemment par l’Association pour le progrès des dirigeants a permis d’avoir plus de visibilité sur ces défis et opportunités.

Entrepreneuriat : Quelles opportunités pour 2017 ?
Plusieurs intervenants se sont accordés à dire que le Maroc a tout ce qu’il faut pour réussir une croissance largement supérieure à celle qu’il réalise actuellement.

Dans quelle mesure le climat des affaires au Maroc sera-t-il favorable à l'entrepreneuriat et au développement des entreprises en 2017 ? Quelles sont donc les opportunités offertes et pour quels défis ? Pour répondre à ces questions, l’Association pour le progrès des dirigeants a convié un académicien ainsi que des dirigeants et hommes d’affaires qui ont apporté des éléments de réponse lors d’une table ronde organisée récemment à Casablanca sur le thème «Entreprendre en 2017 : quelles opportunités à saisir et quels défis à relever ?»

Driss Guerraoui, secrétaire général du Conseil économique, social et environnemental, a fait un tour d’horizon du contexte «singulier» où évolue l’économie nationale et internationale, et qui «annonce que ces économies ainsi que nos sociétés sont entrées dans une période charnière qui aura des conséquences sur notre pays et ses entreprises». Il a expliqué que les évolutions et les bouleversements que connaissent plusieurs régions au monde, notamment les marchés et les alliés traditionnels du Maroc, indiquent les futures tendances de la nouvelle économie mondiale dont les traits les plus marquants seront, en 2017, la fragmentation, le désordre et les ruptures imprévisibles, exigeant de nos dirigeants plus de mobilisation de leur génie, de leur intelligence collective et de la veille stratégique.

L’académicien a présenté cinq chantiers qui offrent de nombreuses opportunités d’investissements pour les entrepreneurs à savoir : les chantiers ouverts dans le cadre des politiques sectorielles, ceux entrant dans le cadre de l’Agenda national pour le climat issu de la COP 22, ceux en rapport avec la feuille économique africaine, les grands chantiers d’accompagnement économique de la régionalisation avancée ainsi que ceux à ouvrir dans le cadre de la promotion du capital immatériel national. Dans l’autre sens, cinq défis se présentent, mais cette fois-ci pour les pouvoirs publics qui doivent d’abord instaurer un climat de confiance entre les parties prenantes, et ce à travers les quatre leviers suivants : l’amélioration du climat des affaires, l’introduction et le renforcement des mécanismes de gouvernance économique responsable, la modernisation du modèle national de dialogue social et la réforme du Code du travail. Ils doivent également s’atteler à l’accroissement du potentiel national d’entrepreneuriat en libérant les énergies créatrices d’entreprise, ceci en plus de la formation des compétences, de la révision du financement de l’investissement et de l’encouragement de l’innovation.

Refusant d’user de la langue de bois, l’ancien patron de Royal Air Maroc, Driss Benhima, a voulu partager sa vision qualifiée de lucide, pour ne pas dire pessimiste, du contexte économique national. Pour lui, il s’agit d’une situation «anormale», compte tenu de la transition démographique et du taux d’urbanisation, auxquels s’ajoutent la baisse tendancielle du coût de l’énergie fossile ainsi que la rente phosphatière. Des éléments qui auraient dû engendrer un taux de croissance largement supérieur à celui réalisé aujourd’hui ou celui sur lequel on table demain. L’environnement dépeint n’est visiblement pas très propice à l’investissement. À plus forte raison que «tout s’alourdit dans la loi de Finances, surtout pour les investissements», dénonce Benhima.
Plus optimiste, Amine Benkirane, président de Kitea, estime qu’il faut investir encore plus aujourd’hui que demain, car il n’y aura jamais autant d’opportunités, du moins dans son champ d’activité, puisque jamais ne seront créés autant de foyers marocains qu’en cette période.

Pour sa part, Patrick Dupoux, directeur associé senior au bureau casablancais de Boston Consulting Group (BCG), a confirmé que le Maroc, doté d’un grand potentiel, a tout ce qu’il faut pour réussir une croissance largement supérieure à celle qu’il réalise actuellement. Le pays pèche toutefois par manque de compétitivité et doit de ce fait investir dans le «Soft», c’est-à-dire miser sur l’éducation, revoir les mesures fiscales, repenser les accords de libre-échange…, mais surtout amorcer «un choc de confiance entre pouvoir public et investisseurs tout en abordant cette relation dans une logique Win-Win», a-t-il préconisé. Le digital et l’ouverture sur les marchés internationaux ont été les principales opportunités présentées par Mehdi Tazi, l’ex-président de Saham Assurances, actuellement installé à son compte.

Avec cette tendance au protectionnisme qui s’annonce dans certains pays, Tazi a recommandé la recherche de nouveaux marchés, notamment en Asie, mais aussi en Afrique qui représente un marché immense qu’il faut toutefois appréhender avec beaucoup de prudence. «Nous avons beaucoup de mal à nous exporter et à exporter notre savoir-faire. Il faut changer d’approche et abandonner cette culture de sédentarité», a-t-il conseillé. 

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