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Essaouira, la ville est saturée en été

Avec l'ouverture du Festival d'Essaouira et musiques du monde, quelques 300.000 personnes ont afflué vers la ville. C'est le début de la grande saison touristique de la cité des alizés. Certains jeunes avec un petit budget de voyage dorment en plein air, d

Essaouira, la ville est saturée en été

Un matin du mois de juin à Essaouira. Il est presque 8 heures. Des familles se sont installées sur le mobilier urbain avec leurs bagages. Quelques groupes de jeunes Marocains et étrangers dorment sur le sable, entourés de leurs sacs à dos. «Ces personnes sont arrivées à Essaouira pendant la nuit ou tôt le matin. Ils attendant le réveil de la ville pour trouver un logement», nous confie une jeune Souirie. «Les jeunes touristes étaient habitués à roder en journée et passer la nuit sur la plage, mais la ville a interdit cette pratique», ajoute un employé à la commune.
Essaouira attire des centaines de touristes en été. À partir du mois de juin, les habitués de cette ville et les nouveaux touristes affluent à la ville des Alizés. Cette année, l'organisation du Festival Gnaoua et musiques du monde à la fin juin a augmenté le nombre de visiteurs. En effet, selon les
organisateurs du Festival, plus de 300.000 personnes sont venues à Essaouira spécialement pour danser sur la musique gnaouie.

«Je suis habituée à venir au Festival Gnaoua, mais cette année, tout est plein. Je n'ai pas trouvé de chambre d'hôtel sur les sites de réservation ou chez les agences de voyages», nous raconte Hayat, une habituée de la ville de la musique gnaouie. Cette jeune femme, venue avec un groupe d'amis, a dû louer un appartement en dehors de la médina à 400 dirhams la nuit. «Cette année, la haute saison et les vacances scolaires ont coïncidé avec l'organisation du Festival Gnaoua. La ville est saturée», explique un professionnel du secteur touristique.


Dans ces conditions, les visiteurs tardifs d'Essaouira n’ont plus beaucoup de choix. Ils se rabattent sur des maisons éloignées du centre-ville ou des chambres délabrées. «Mon voisin a loué une vieille chambre sur le toit à 250 DH/nuit», raconte un habitant d'Essaouira. Selon lui, l'été est la seule aubaine pour les Souiris pour faire «de bonnes affaires». Si certaines personnes acceptent de payer des montants exorbitants pour les logements proposés ou de se loger loin du centre-ville, d'autres, notamment les jeunes, ont choisi de dormir en plein air. «Nous sommes un groupe d'étudiants venant de Guelmim avec un budget de voyage réduit. Chacun de nous a 300 dirhams pour couvrir les frais du transport, de l'hébergement et de la nourriture pendant trois jours. Certains d'entre nous voyagent avec zéro dirham», confie une jeune voyageuse venue assister au festival Gnaoua.
Le cas de ce groupe n'est pas unique. Plusieurs jeunes ont choisi de venir à Essaouira en faisant de l'auto-stop. Une fois sur place, ils dorment dans un parc en périphérie de la ville, dans la forêt ou dans le camping. «Nous avons loué une chambre pour une nuit à 300 dirhams, mais on s'est vite rendu compte qu'on ne pouvait pas supporter ce budget. De fait, on a choisi de passer les nuits suivantes de notre séjour au parc», affirme Saâd, venu en groupe d'Agadir. Un grand sac sur le dos, ces jeunes passent leurs journées à flâner en ville et à écouter de la musique.

Une fois fatigués, ils posent leurs sacs là où il leur plaît sans contrainte ou souci. Pour eux, «cette ambiance d'insouciance fait le charme d'Essaouira et se marie parfaitement à leur esprit de flâneurs».
«Essaouira est une petite ville très sûre. La brigade touristique veille sur les visiteurs. Je m’y balade à n'importe quelle heure, seule, à pied et dans n'importe quel quartier», explique une touriste espagnole. Cette dernière a aussi choisi d'alterner le logement en chambre et en plein air avec son amie canadienne rencontrée sur Internet. Des groupes de touristes étrangers, venus pour une longue durée, nous ont confié qu'ils étaient hébergés par des amis résidant à Essaouira. D'autres optent pour le logement chez l'habitant. La réservation se fait assez tôt grâce à des applications sur le Net. Néanmoins, les propriétaires des maisons n'acceptent pas toujours les groupes nombreux ou le bruit.


Du côté des commerçants Souiris, l'été et le Festival Gnaoua représentent une occasion en or pour booster leur chiffre d'affaires. Ils essaient par tous les moyens d’attirer des foules qui affluent sur Bab Doukkala, Bab Lmagana (Porte de l’Horloge)... Des articles colorés, des produits naturels proposés sur des supports portant leurs noms traduits en français ou en anglais, des produits bio ou sans gluten... On peut trouver de tout à Essaouira. De bonnes affaires et surtout de la bonne ambiance. 

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