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Face aux preuves accablantes, les accusés se murent dans le silence

La huitième audience du procès de Gdim Izik qui a eu lieu lundi dernier a été notamment marquée par le refus des accusés de répondre aux questions de la partie civile. L’interrogatoire devait se poursuivre hier, sachant que l'annonce des résultats de l'expertise médicale demandée par les avocats de la défense a été reportée. Les experts veulent plus de temps pour infirmer ou confirmer les allégations de torture avancées par les prévenus.

Face aux preuves accablantes, les accusés  se murent dans le silence
le procès est suivi par plusieurs associations de défense des droits de l’Homme, des ONG indépendantes nationales et internationales, des familles des victimes et des accusés, ainsi que par plusieurs médias nationaux et étrangers.

La huitième audience des accusés dans les événements de Gdim Izik s'est déroulée dans des conditions normales, dans le respect de l’ensemble des garanties d'un procès équitable où la défense a donné son point de vue sur les débats autour de certaines dispositions juridiques et les interprétations qui en découlent, a annoncé le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat, Hassan Daki. M. Daki a indiqué, dans une déclaration à la presse, lundi soir, au terme de cette audience au cours de laquelle la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé a poursuivi l’interrogatoire des accusés et qui a suscité un débat juridique par certains avocats de la partie civile, des accusés et du parquet sur les prérogatives du président de la juridiction relatives aux questions posées aux accusés, dans le cadre des dispositions des articles 322 et 329 du Code de procédure pénale. Le procureur général a enregistré le refus des quatre accusés, interrogés lundi, de répondre aux questions qui leur ont été adressées par la défense de la partie civile, à travers la présidence de la Cour, précisant que cette dernière allait poursuivre mardi l’interrogatoire des autres accusés.

Par ailleurs, Me Abdelatif Wahbi, avocat de la partie civile, a déclaré lundi que le report de l'annonce des résultats de l'expertise médicale est intervenu suite à la demande des experts ayant réclamé un délai supplémentaire. Dans une déclaration à la MAP, au terme de la huitième audience de ce procès, Me Wahbi a fait savoir que les experts veulent procéder à une expertise approfondie au sujet des allégations de torture avancées par les prévenus, relevant que la partie civile ferait connaître sa position après la présentation des résultats de l’expertise auprès de la Cour. L'expertise médicale devait initialement prendre fin mercredi prochain, date qui a été fixée par le tribunal pour la présentation des résultats.

De leur côté, plusieurs avocats de la partie civile ont souligné que la Cour accordait aux accusés le droit de se défendre et la liberté totale de répondre aux questions posées. En revanche, ils ont déploré la volonté délibérée des avocats de la défense d’induire l’opinion publique en erreur en s’employant à donner un procès de droit commun une dimension politique. «Il y a une tendance à vouloir à faire de ce procès un procès politique, mais il faut toujours revenir à l’objet de cette affaire qui est criminelle», estime Jean-Yves De Cara, professeur à la Faculté de droit à l’Université de Paris. Selon lui, «rien ne pourrait justifier les crimes graves et les actes de barbarie» commis à l'encontre des victimes du démantèlement du camp de Gdim Izik en 2010. Ce sont des «crimes graves», a-t-il renchéri, en jugeant «inacceptable» le fait d’égorger des membres des Forces auxiliaires désarmés, d’écraser des personnes et de jeter des bombes incendiaires. «Des personnes ont été traitées d’une manière absolument sauvage, barbare et des actes atroces ont été commis, qui sont des crimes graves», a-t-il ajouté, notant que «dans certaines juridictions internationales, on poursuit en des termes sévères, quels que soient les motifs qui ont pu les inspirer».

Les accusés sont poursuivis pour constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité, conformément aux dispositions des articles 293, 294 et 297 du Code de procédure pénale. Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les personnes impliquées dans cette affaire. Depuis son renvoi devant la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé le 26 décembre 2016, le procès est suivi par plusieurs associations de défense des droits de l’Homme, des ONG indépendantes nationales et internationales, des familles des victimes et des accusés, ainsi que par plusieurs médias nationaux et étrangers. 

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