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Faible impact sur la maitrise de l’arabe classique par les MRE

Les résultats d’une étude relative à l’évaluation de l’impact de l’enseignement de la langue arabe et de la culture d’origine (ELCO) sur la maîtrise de la langue et de la culture des MRE ont été rendus publics vendredi à Rabat. L’enquête, qui a concerné la diaspora marocaine établie en France, en Belgique et en Allemagne, a conclu au faible niveau de maîtrise de l’arabe classique, mais à un l’attachement fort des MRE à leur pays d’origine.

Faible impact sur la maitrise de l’arabe classique par les MRE
L’enquête a porté sur un échantillon de 1.272 personnes âgées de 18 ans et plus.

Quel impact a l’enseignement de la langue arabe et de la culture d’origine sur la maîtrise de la langue et sur la culture des Marocains résidant à l’étranger ? Telle est la question à laquelle a tenté de répondre la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger, qui se charge de l'enseignement de la langue arabe et de la culture d'origine aux MRE, depuis 1991. Pour évaluer l’impact et la portée de son programme, la Fondation a fait appel à l’Instance nationale d’évaluation relevant du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS). Celle-ci s’est penchée, depuis février 2016, sur la réalisation d’une étude relative à l’évaluation de l’impact de l’ELCO sur la maîtrise de la langue et sur la culture de la diaspora marocaine établie dans 3 principaux pays : la France, la Belgique et l’Allemagne.

L’enquête a porté sur un échantillon de 1.272 personnes âgées de 18 ans et plus. Il s’agit des élèves ayant bénéficié de cet enseignement et d’autres ayant profité de séjours culturels ou n’ayant bénéficié ni de l’ELCO ni du séjour. Le constat dressé par cette étude, dont le contenu a été rendu public jeudi, révèle que «l’enseignement de l’ELCO, bien que souhaité et ciblé, ne favorise pas un apprentissage abouti de l’arabe classique». D’après l’étude, la maîtrise de l’arabe classique est d’un niveau moyen à faible pour la majorité. Le niveau de maitrise est faible chez 52% des enquêtés et moyen chez 38%. Cette situation s’explique notamment par la place importante qu’occupent la darija et l’amazigh dans la communication des MRE. Selon l’étude, la darija occupe une place de choix dans le cadre de la sphère familiale et de la communauté maghrébine. Le niveau de maitrise est estimé à 59%. Quant à l’amazigh, il demeure la langue de communication au sein des familles rifaines, installées spécialement en Allemagne et en Belgique. Dans cette lignée, l’étude a montré que 70% des sondés ont commencé à apprendre l’arable classique à un âge précoce (entre 6 et 8 ans). 62% ont passé plus de 4 ans à l’apprendre. Parmi les raisons motivant l’apprentissage figurent l’importance de cet enseignement (91%) et son utilité pour apprendre le Coran (84%). D’ailleurs, 68% des répondants sont satisfaits de l’apprentissage de l’arabe et 85% ont déclaré que la langue arabe a contribué au renforcement de leur culture d’origine.

L’ELCO et le séjour culturel renforcent de façon significative la maitrise de la darija et son utilisation dans la communication avec la famille et les amis, souligne l’étude. Cependant, «le séjour culturel n’a pas d’impact sur la maîtrise et l’usage de l’arabe classique, contrairement à celui de l’ELCO. Par contre, ni l’ELCO ni le séjour culturel n’ont un impact négatif sur la participation et l’intégration des MRE dans le pays de résidence». L’étude menée par l’Instance d’évaluation s’est également intéressée sur l’impact de l’ELCO et du séjour culturel sur l’attachement au pays d’origine. «Ces derniers cimentent de manière significative le degré de connaissance et les liens avec le Maroc». L’impact de l’ELCO s’avère très significatif dans la mesure où 48% des sondés connaissent parfaitement le passé de leur pays et leurs origines, 50% les connaissent peu et seulement 2,4% n’en connaissent rien. Toujours selon l’étude, 59% des enquêtés connaissent les grandes réalisations du Maroc et 83% ont un niveau de connaissance élevé ou moyen des traditions du pays. Concernant les liens avec le pays d’origine, l’étude a montré que 61% des enquêtés se rendent au Maroc au moins une fois par an.

Quant à l’utilisation de la darija pendant le séjour au Maroc, elle demeure importante (87%). Pour ce qui est du transfert de l’argent au pays, seul le tiers le fait de manière régulière ou occasionnelle, toujours selon l’étude.
Toutefois, à peine 7% ont investi dans le pays, en particulier dans l’immobilier et 50% prévoient de le faire prochainement. Compte tenu de ces résultats, l’Instance avance, après comparaison entre les bénéficiaires de l’ELCO et du séjour culturel et les non-bénéficiaires, que «le séjour culturel n’a pas d’impact sur la participation économique dans le pays et sur l’utilisation de la darija pendant le séjour au Maroc, contrairement à l’ELCO qui a un impact significatif sur ces deux dimensions».

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