Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Israël retire les détecteurs de métaux, les musulmans continuent le boycott

La décision de retirer les détecteurs a été prise après une intense mobilisation diplomatique, la communauté internationale s'inquiétant du risque d'un débordement des tensions au-delà des Territoires palestiniens. Une crise diplomatique née d'un incident meurtrier à l'ambassade d'Israël en Jordanie aurait également pesé dans la balance.

Israël retire les détecteurs de métaux, les musulmans continuent le boycott
Malgré l'annonce israélienne, les autorités musulmanes à Jérusalem ont demandé aux fidèles de maintenir le boycott du Noble Sanctuaire.

Israël a retiré mardi les détecteurs de métaux de l'esplanade des Mosquées dont l'installation avait déclenché des violences meurtrières entre Palestiniens et forces israéliennes, mais les autorités musulmanes maintiennent leur boycott de ce lieu saint de l'islam situé à Jérusalem-Est occupée. La décision de retirer les détecteurs a été prise après une intense mobilisation diplomatique, la communauté internationale s'inquiétant du risque d'un débordement des tensions au-delà des Territoires palestiniens. Une crise diplomatique née d'un incident meurtrier à l'ambassade d'Israël en Jordanie aurait également pesé dans la balance.

Un photographe de l'AFP a vu dans les premières heures de mardi des ouvriers en train d'enlever les détecteurs à l'une des entrées de l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, désigné comme le Noble Sanctuaire. Quelques dizaines de membres des forces de sécurité israéliennes se tenaient autour de l'entrée du site, qui est également le lieu le plus sacré du judaïsme sous le nom de Mont du Temple. Un petit groupe de femmes musulmanes priait mardi matin devant une des entrées du site. L'une d'elles, Widad Ali Nasser, a affirmé qu'elles «ne pénètreraient pas dans la mosquée d'Al-Aqsa tant que la situation ne serait pas revenue à ce qu'elle était (...) – sans caméras de surveillance, sans fouilles, sans détecteurs de métal.» Les autorités israéliennes avaient installé les détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade le 16 juillet, au surlendemain de la mort de deux policiers israéliens dans une attaque, justifiant ce dispositif par le fait que les assaillants avaient dissimulé des armes sur ce site et en étaient sortis pour mener leur attentat. Pour protester contre l'installation des détecteurs de métaux, les fidèles musulmans ont depuis refusé d'entrer sur l'esplanade et ont décidé de prier dans les rues environnantes. «Ce mouvement est un mouvement de la rue», avait déclaré cheikh Raëd Dana, un responsable du Waqf, l'organisme qui administre les biens musulmans. «Nous, en tant que Waqf, nous écoutons la rue. Si la rue dit oui, nous disons oui ; si la rue dit non aux mesures, nous dirons non».

Le cabinet de sécurité israélien a accepté «la recommandation de tous les organismes de sécurité de remplacer l'inspection au moyen de détecteurs de métaux par une inspection de sécurité basée sur des technologies avancées et sur d'autres moyens», a déclaré dans la nuit le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, sans plus de précisions. Malgré l'annonce israélienne, les autorités musulmanes à Jérusalem ont demandé aux fidèles de maintenir le boycott du Noble Sanctuaire, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. «Pas d'entrée dans la mosquée Al-Aqsa sur l'esplanade jusqu'à ce qu'un comité technique du Waqf fasse une évaluation de la situation et que la situation revienne à ce qu'elle était avant le 14 juillet», date de l'attaque contre les policiers israéliens. Des affrontements ont éclaté à plusieurs reprises la semaine dernière entre manifestants palestiniens et forces de sécurité israéliennes au cours desquels cinq Palestiniens ont été tués. Trois civils israéliens ont été tués pendant la même période par un Palestinien dans une colonie israélienne en Cisjordanie occupée. La décision d'enlever les détecteurs de métaux intervient notamment après des discussions entre Israël et la Jordanie, gardien officiel des lieux saints musulmans de Jérusalem. Une source gouvernementale jordanienne a fait état d'une «entente» sur l'esplanade des Mosquées à laquelle sont parvenus les deux pays, ayant notamment permis le retour en Israël d'un diplomate accusé d'avoir tué deux Jordaniens lors d'un incident à l'ambassade d'Israël à Amman dimanche, et que la Jordanie avait demandé à interroger.

Les deux pays sont liés par un traité de paix signé en 1994. Le Roi de Jordanie avait pressé lundi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d'un entretien téléphonique, de mettre un terme à toutes les mesures de sécurité prises récemment sur l'esplanade des Mosquées. La Sûreté générale jordanienne avait annoncé tard lundi soir avoir «conclu son enquête sur l'affaire de l'ambassade israélienne». La Jordanie avait demandé à Israël de pouvoir interroger un diplomate de son ambassade à Amman, blessé dans l'incident qui s'est soldé par la mort de deux Jordaniens. La décision intervient aussi après l'arrivée lundi en Israël de l'émissaire pour le Proche-Orient du Président américain Donald Trump, Jason Greenblatt. Lundi après une réunion du Conseil de sécurité, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, avait exhorté à une résolution de la crise avant vendredi, jour de la prière pour les musulmans. 

Lisez nos e-Papers