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James Comey : «les demandes de Trumps sur l'enquête russe étaient dérangeantes»

Limogé par Donald Trump, James Comey, ancien patron du FBI, a été entendu hier par les services du Sénat américain sur de potentielles pressions exercées par le président afin de classer une enquête liée aux soupçons de collusion entre des personnalités proches du gouvernement russe et l’entourage du candidat républicain.

James Comey :  «les demandes de Trumps sur l'enquête russe étaient dérangeantes»
L'ancien directeur du FBI James Comey devant le Congrès américain, le 8 juin 2017. Ph. AFP

L'ancien directeur du FBI, James Comey, a livré un témoignage exceptionnel au Sénat sur le Président des États-Unis Donald Trump, qui l'a limogé le mois dernier après l'avoir pressé pendant des mois dans l'enquête sur la Russie. La quinzaine de sénateurs assis en face de l'ancien premier flic des États-Unis voudront savoir si les multiples requêtes présidentielles, formulées en tête à tête dans l'intimité du Bureau ovale ou de la Maison Blanche, représentent une interférence politique et une entrave à la justice, un délit majeur qui avait conduit au lancement par le Congrès de procédures de destitution contre les présidents Richard Nixon et Bill Clinton. À la question de savoir si le Président ou l'administration lui avait demandé d'«arrêter» l'enquête menée par le FBI sur les ingérences russes, il a répondu «non». Mais il a jugé que les actions du dirigeant américain étaient «très dérangeantes», ne mâchant pas ses mots contre lui.

Il a dénoncé les explications changeantes du locataire de la Maison Blanche sur les motifs de son licenciement, et accusé l'administration de l'avoir «diffamé», défendant l'honneur du FBI, qu'il dirigeait depuis 2013. Il y a aussi relaté un dîner à la Maison Blanche, le 27 janvier, lors duquel Donald Trump lui aurait dit : «J'ai besoin de loyauté, je m'attends à de la loyauté», une demande ambigüe adressée à l'homme qui supervisait à l'époque l'enquête sur une éventuelle collusion entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie pendant la campagne présidentielle de 2016. Pour le vice-Président démocrate de la commission, Mark Warner, cette exigence de loyauté ressemble à une menace. «Je craignais honnêtement qu'il ne mente sur la nature de nos rencontres», a-t-il expliqué devant les sénateurs, rappelant qu'il ne le faisait pas sous George W. Bush ou Barack Obama, qu'il n'avait d'ailleurs rencontré en tête à tête que deux fois. Le milliardaire républicain, qui n'avait pas réagi s'était dit «complètement conforté» par ce témoignage, par la voix de son avocat personnel, Marc Kasowitz. À trois reprises entre janvier et mars, M. Comey a effectivement confirmé à M. Trump qu'il n'était pas visé par l'enquête russe, qui s'intéresse en revanche à certains de ses proches, dont son gendre Jared Kushner, selon des médias. Réticent à intervenir politiquement, il a refusé les demandes répétées du président qui lui demandait de l'exonérer en public afin de dissiper le «nuage» que l'enquête russe fait peser sur sa présidence. De nombreux républicains on fait valoir que l'ancien patron de la police fédérale n'avait pas accusé M. Trump de délit. 

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