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L’amélioration de la productivité agricole, l’autre défi africain

L’agriculture africaine reste caractérisée par une productivité faible, ce qui l’empêche de jouer son rôle dans le développement économique et social, la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Pour renverser la tendance, le secteur doit bénéficier de l’intensification du capital et des améliorations technologiques. C’est ce qui ressort d’une nouvelle publication du think tank OCP Policy Center.

L’amélioration de la productivité agricole,  l’autre défi africain
La croissance agricole en Afrique est portée principalement par une utilisation plus accrue des facteurs de production, plus spécifiquement le travail et la terre.

La croissance agricole en Afrique reste marquée par une utilisation de plus de terres et de plus de main-d’œuvre. Une situation qui résulte notamment d’une transformation économique structurelle insuffisante, se traduisant par une productivité globale faible dans l’agriculture, ce qui empêche ce secteur de jouer le rôle qui lui appartient dans le développement économique et social, la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire en Afrique. C’est ce qui ressort d’une nouvelle publication du think tank OCP Policy Center. De ce fait, notent les auteurs de ce document, le secteur doit relever le défi d’une amélioration de la productivité «induisant une libération de surplus économique et de travail pour le développement d’autres secteurs jugés plus valorisant des ressources en capital et travail, en particulier l’industrie».

Ainsi, relève le think tank, de façon globale la croissance agricole en Afrique subsaharienne a été principalement portée par une utilisation plus accrue des facteurs de production, plus spécifiquement le travail et la terre. Elle n’a pas bénéficié de l’intensification du capital et des améliorations technologiques. En effet, elle est caractérisée par un faible niveau d’irrigation, d’utilisation de semences et plants améliorés, d’engrais, de races améliorées et des produits phytosanitaires et zoo sanitaires, etc. Elle pâtit également d’une inadaptation des intrants disponibles et accessibles sur les marchés nationaux, surtout en qui concerne les fertilisants.
L’amélioration de l’environnement du secteur s’avère également une nécessité, selon la même source, qui relève que les niveaux d’investissement public et privé dans la recherche et développement agricoles, dans les infrastructures, dans l’éducation en particulier en milieu rural restent faibles. De façon globale, la publication évoque une faible mise en place des conditions pouvant stimuler les améliorations technologiques tout le long des filières, les transferts de technologie et l’adoption des nouvelles techniques, accompagnée du complexe défi de mobilisation de ressources financières.

En ce qui concerne les dépenses publiques dans le secteur, les données du Regional Strategic Analysis and Knowledge Support System (ReSAKSS) de l’IFPRI (International Food Policy Research Institute), citées par OCP Policy Center, indiquent que sur les 48 pays africains dont les données sont disponibles, seulement 3 (le Malawi, le Mozambique et le Libéria) ont dépassé en 2014 le seuil de 10% de dépenses publiques à l’agriculture fixé en 2003 par les Chefs d’États africains dans le cadre de la déclaration de Maputo. Quelque 45 pays présentent une part des dépenses dans l’agriculture inférieure à 10%, dont 22 pays (soit près de la moitié) présentent une tendance à la baisse.

De même, ajoute-t-il, les efforts des pays africains dans la recherche agricole demeurent faibles, avec des dépenses dans ce domaine qui constituent moins de 5% du produit intérieur brut (PIB) des 43 pays africains dont les données sont disponibles. Pis, il n’y a que dans seulement 6 de ces 43 pays que cette part dépasse la barre de 1%.
OCP Policy Center pointe également du doigt l’inexistence ou la mauvaise qualité de ces infrastructures, ce qui est source de renchérissement des frais d’approche, relevant qu’une bonne partie du prix élevé de l’engrais en Afrique est constitué des coûts de transport. 

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