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L’image de la femme dans les médias laisse à désirer

Les participants au débat organisé, mercredi dernier à Casablanca, par le Bureau du Conseil de l’Europe au sujet de la représentation médiatique des femmes au Maroc, ont dressé un tableau morose de l’évolution enregistré à ce niveau. L’image dégradante de la femme dans les médias marocains reste encore le maître mot, malgré les actions menées par les acteurs du secteur.

L’image de la femme dans les médias laisse à désirer

Stéréotypes sexistes, image dégradante de la femme dans les médias, faible présence des femmes sur les plateaux télévisés et les tribunes de la presse, faible accès aux postes de décision, en général, et dans les médias en particulier : c’est le tableau, un peu morose, qui a été dressé par las participants, mercredi dernier à Casablanca, à l’atelier-débat sur la représentation médiatique des femmes au Maroc. La rencontre a été organisée par l’antenne marocaine du Conseil de l'Europe (Bureau du Conseil de l’Europe au Maroc). Cette institution européenne considère que le Maroc a consenti des efforts pour renforcer l'égalité entre les hommes et les femmes dans les médias marocains. Il s’agit surtout de l’adoption de dispositifs de régulation et d’autorégulation, adoptés par les médias eux-mêmes. Or la réalité sur le terrain montre qu’une certaine mentalité persiste et que dans la réalité les choses changent peu.

C’est ce qu’ont montré les panélistes ayant participé à ce débat en répondant aux trois principales questions soulevées par les axes du débat. La première interpelle quant à l’évolution de l’image des femmes et des pratiques dans les contenus médiatiques au Maroc. La deuxième concerne le rôle des organismes de média et des journalistes marocains dans la construction et la déconstruction des stéréotypes sexistes. La troisième question se rapporte aux contraintes, aux dilemmes et aux défis auxquels les médias et les journalistes marocains sont confrontés dans leur pratique professionnelle. Intervenant au nom du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), Amina Houjib, membre de la commission genre au sein de la corporation, a souligné que le Maroc est bien avancé en ce qui concerne la reconnaissance de la place de la femme au sein de la société. «Cependant, cette évolution n’est pas reflétée à travers la presse et les médias marocains qui ne prennent pas en compte l’approche genre», souligne-t-elle. Elle a rappelé, dans ce sens, les actions menées par le syndicat (SNPM) pour corriger cette défaillance. Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’une commission genre au sein des structures de l’organisation syndicale, de l’élaboration d’une charte nationale pour l’amélioration de l’image de la femme dans les médias et des formations au profit des journalistes pour la promotion de l’approche genre au sein des rédactions. «Mais, il faut le dire, nous faisons face à une résistance au sein des rédactions, de la part des dirigeants et des responsables des rédactions et même de la part de certains confrères», regrette-t-elle. Elle a aussi regretté que la charte élaborée n’ait pas pu être mise en exécution.

Amina Houjib a appelé à ce que le syndicat joue son rôle au sein du Conseil national de la presse prévu par le nouveau Code de la presse et dans lequel il sera représenté. «C’est une occasion pour que le syndicat agisse pour défendre cette approche genre qui lui tient à cœur», a-t-elle avancé. De même, elle a rappelé la dernière action du syndicat qui a mis sur pied le site «khabirates» (annuaire en ligne des expertes marocaines) pour encourager les journalistes à solliciter autant les femmes expertes que les hommes. Versant le même sens, Saïda Drissi, présidente de l’Association démocratique des femmes du Maroc, a exprimé son mécontentement quant au contenu des médias, qui ne reflète pas la véritable évolution de la place et de l’image de la femme au sein de la société. Dans ce cadre, elle a cité des chiffres qui montrent une évolution décevante. En effet, elle a parlé d’une présence des femmes dans les médias de l’ordre de 23% en 2005, 26% en 2010 pour arriver à seulement 28% en 2014. Elle a également critiqué le fait que sur 322 éditeurs, il n’existe que 32 éditrices.
Le débat a aussi focalisé sur les expériences menées au sein des chaines nationales pour respecter l’approche genre, notamment 2M. Les participants ont évoqué, dans ce cadre, le travail accompli par le «Comité parité de 2M», qui fait que l’on approche désormais de la parité avec une présence des femmes journalistes au sein de la chaine de plus en plus affirmée. Cependant, ces femmes se trouvent généralement responsables d’émissions qui sont en relation avec la cuisine, la santé ou la culture. Une situation qui a été critiquée par les participants qui ont appelé à ce que ces journalistes femmes aient accès aux émissions politiques et économiques, comme leurs homologues hommes. 

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