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L’Institut prospective et sécurité en Europe dénonce l'instrumentalisation politique du procès

L’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), un think tank spécialisé dans les questions de défense, géopolitique, géo-économie et géostratégie, a dénoncé l’instrumentalisation politique du procès des accusés de Gdim Izik.

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Pour Emmanuel Dupuy, le président de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), la politisation de ce procès est «anachronique». «Ce procès qui nous ramène à des années en arrière, avec notamment des souvenirs très douloureux par rapport aux forces de l'ordre qui ont perdu la vie, me semble devoir être analysé de manière séquencée et très rigoureuse», a affirmé M. Dupuy dans un entretien à la MAP en marge de sa participation au Forum Crans Montana (FCM) à Dakhla du 16 au 21 mars. Il a tenu, dans ce contexte, à dénoncer «l'instrumentalisation politique de ce procès par certaines parties extérieures au Maroc».
«Ces jugements de valeur, cette vision préalable d'une mise en accusation politique alors même qu’il s’agit d’un procès juridique ne me semblent pas tout à fait conformes à la justesse ou à l’équilibre d’analyse qu’on doit avoir par rapport à cette affaire», a souligné le président de l'IPSE. «Ce procès peut paraître d'une certaine façon comme s’inscrivant dans une sorte d’anachronisme dans le sens où tout le monde a pris conscience que tous les problèmes qui, durant les 20 ou 30 dernières années ont ralenti l’intégration africaine, devaient être résolus», a indiqué M. Dupuy.

«Je prendrai deux exemples, celui qui a mené il y a un mois de cela le Maroc après 33 ans d'éloignement injuste de revenir dans sa maison mère, celle qui à Casablanca en 1961 avait donné naissance à l’Organisation de l'Unité africaine (OUA) en 1963», a-t-il fait savoir, ajoutant que l'autre élément, c'est la demande soumise par le Maroc d'intégrer la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Il s'agit là «d'un marqueur géopolitique très important (...) pour plusieurs raisons : premièrement, il décloisonne l'Afrique qui jusqu’à présent était compartimentée en cinq grandes régions, l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale, l’Afrique du Sud, et l’Afrique orientale», a-t-il fait observer. D'autre part, «il remet en cause, d'une certaine façon, ce qui n’a jamais pu fonctionner, à savoir l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui, depuis 1989, aurait dû fédérer une vision intégrée du développement trans-maghrébin et qui n’a pas fonctionné pour des raisons historiques liées à des difficultés diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc», a-t-il ajouté.

Le Maroc, comme en témoignent les nombreux déplacements de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Afrique, «a une marque historique dans la région», souligne M. Dupuy, rappelant que ces déplacements ont occasionné plusieurs contrats et la mise en place de projets structurants, notamment le projet de gazoduc Nigeria-Europe via le Maroc, «pour montrer à quel point il y a une vraie dynamique régionale qui est en train de se créer».
«Cette dynamique régionale, elle n’est plus seulement sahélo-saharienne, elle ne lie plus uniquement les 15 pays de la CEDEAO ou les pays limitrophes du golfe de Guinée, elle est ouest-africaine de la même sorte que les organisations qui nous font face, je pense notamment aux organisations terroristes, qui ont décidé de se fédérer dans une mobilisation pour montrer que le combat n’était plus seulement localisé au Mali, au Sahel ou dans les parties méridionales de l’Algérie, mais qu'il impliquait une région plus vaste», a-t-il poursuivi.
«Tout le monde a intérêt à ce que l'intégration économique et politique soit une réalité, pour l’intérêt de la population, d'abord, parce que cela crée de l’inclusion sociale et permet de penser le développement d’un pays», a-t-il martelé.

S'exprimant sur sa quinzième participation au FCM, et la troisième en trois éditions tenues à Dakhla, le spécialiste en sciences politiques a indiqué que «l'élément fort qui ressort de ce forum, c'est que la coopération Sud-Sud témoigne d’un nouvel intérêt pour la coopération transatlantique, mais dans une vision transatlantique qui n’est plus transatlantique nord, mais transatlantique sud».
Placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Forum Crans Montana (16-21 mars) a réuni presque 1.500 participants provenant de 36 pays européens, 27 États d’Amérique, 44 États d’Afrique et 43 États d’Asie et d’Océanie, outre une quarantaine d’organisations internationales et régionales.
Un accent particulier a été mis cette année sur la sécurité alimentaire et l’agriculture durable à l’occasion de panels de haut niveau qui ont mis en exergue les politiques innovantes que le Maroc a décidé d’offrir en partage à ses partenaires africains. 

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