Cette grand-messe des statisticiens africains a permis d’engager une réflexion sur la façon de contribuer au développement de la statistique dans le continent et de déterminer les opportunités liées à la mise à niveau des systèmes statistiques nationaux ainsi que le rôle des instituts de statistique dans l’intégration régionale en Afrique. Sur ce dernier point, le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, a mis l’accent sur la nécessité d’ériger la statistique dans le continent en norme internationale pour renforcer sa crédibilité et d’œuvrer à la production de données statistiques de qualité susceptibles de propulser le processus d’intégration africaine qui demeure une préoccupation majeure. Après avoir relevé la grande ambition affichée aujourd’hui par l’ensemble des pays africains de réaliser une croissance forte et durable, il a souligné l’importance des données statistiques dans l’évaluation des progrès réalisés et l’aide à la prise de décision.
Abondant dans le même sens, la secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique chargée de la diffusion du savoir, Giovanie Biha, a fait observer que l’intégration de l’Afrique à travers la mise en œuvre de l’Accord continental de libre-échange constitue l’un des piliers de l’Agenda 2063 pour le développement du continent. À la CEA, «nous sommes convaincus qu’une intégration plus profonde de l’Afrique est un levier puissant pour accélérer la transformation économique du continent», a-t-elle dit, notant que la collecte des données et la production de statistiques fiables et en temps réel sont essentielles pour la mise en œuvre effective de l’intégration africaine et la transformation articulée dans les Agendas 2063 et 2030 pour le développement durable. Les appareils statistiques sont appelés plus que jamais à se transformer afin de répondre promptement et avec efficience à des demandes de plus en plus pressantes et diversifiées, a insisté Mme Biha, pour qui cette transformation concerne l’établissement d’une infrastructure statistique efficace pour la collecte, le traitement, l’analyse, la diffusion et la promotion de l’utilisation des statistiques dans tous les domaines.
La CEA est engagée à poursuivre, aux côtés d’autres institutions, son soutien au développement statistique sur le continent dans les domaines prioritaires de la transformation économique et de l’intégration régionale à travers la mise en place d’un programme global de statistiques couvrant une période de quatre ans, a-t-elle conclu. À son tour, le chef de la Division du renforcement des capacités statistiques à la BAD, Fessou Emessan Lawson, a souligné la disposition de l’institution financière continentale à accompagner les pays du continent dans la mise en œuvre des Agendas 2030 pour le développement durable et 2063 relatif à la transformation structurelle de l’Afrique. La statistique dans le continent est confrontée aujourd’hui à moult défis, dont des faiblesses tant sur le plan institutionnel qu’organisationnel, a-t-il dit, estimant toutefois que malgré ces défis, l’Afrique est actuellement en phase de mettre en œuvre une stratégie pour la production et la diffusion de statistiques harmonisées et qualitatives. Placé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI et initié par le HCP et l’Institut international de la statistique, l’ISI 2017 a réuni, six jours durant, près de 2.000 statisticiens et experts en provenance de 180 pays.