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La médecine ou l’art ? Indubitablement les deux. Ce sont des professions de foi, au service de l’humanité tout entière à travers les époques. Dans cet esprit, le médecin Laïla Iraki s’est consacrée à la peinture dans une quête perpétuelle de formes et de couleurs. C’est ce que les amateurs de l’art contemporain marocain découvriront à partir du 4 mars à la ville du Bourget, le temps d’une exposition de peinture inscrite dans le cadre de la 58e édition du Salon AFC. Cette autodidacte témoigne à travers ses œuvres exposées tout l'amour et la passion qu’elle porte dans son cœur pour l’art. Furtive, incisive et juste, la touche de Laïla Iraki nous introduit directement dans son univers pictographique où elle donne libre cours à sa sensibilité. Son travail fait preuve d’une conception faite d'exigence et d'honnêteté foncière, mais aussi d'instinct immédiat, de rêve, de poésie et de fantaisie.
Et ces aspects s'harmonisent pour s'incarner littéralement dans la matière, le pigment, le trait et la lumière. Pour elle, peindre est une nécessité. Elle a choisi ce mode d'expression par sensation. Et surtout par conviction. «L’art a toujours été une passion, j’ai toujours été un peu artiste. Depuis toujours, j’ai griffonné des esquisses, fréquenté les galeries, les musées. Par manque de temps, je n’ai pas pu me consacrer à cette activité. Après le départ volontaire, c’était une nécessité pour moi, il fallait que je m’y mette. J’ai pris des cours académiques avec des artistes chevronnés pendant un certain nombre d’années pour avoir les bases techniques de peinture, de gravure, de monotype, de sérigraphie et de sculpture», nous confie Laïla Iraki. Elle a parcouru toutes les écoles universelles d’arts plastiques et a touché à tous les styles. Du figuratif à l’abstrait et nous propose aujourd’hui le fruit de cette quête à travers cette exposition de rare pureté. Sa maturation artistique est bien établie. Et elle est nettement perceptible dans ses dernières œuvres. En principe, comme toutes œuvres de qualité, celles-ci possèdent le sens de l'universel atemporel. «Au début, mon travail était purement académique, avec une représentation des paysages et des monuments historiques (Fès, Rabat, Azemmour…).
J’ai commencé par travailler avec le couteau en utilisant la peinture à l’huile encadrée par l’artiste-peintre Afif Bennani. Avec le temps et ayant pris des cours avec d’autres peintres, je suis passée à l’acrylique qui est une peinture plus facile à utiliser et surtout qui sèche plus vite, étant toujours pressée de voir le résultat. Là j’ai commencé à créer mes personnages et utiliser d’autres techniques», confie Laïla Iraki. En chargeant un peu ses tableaux, on peut avancer qu'une telle pratique n'a de cesse de réaliser un programme idéologique, en même temps qu'esthétique, de réhabilitation des notions d'identification et de reconnaissance. Là, c'est d'ailleurs la grande force de la forme constante de notre artiste, qui n'appelle pas une contestation interprétative. Longtemps attirée par le figuratif, aujourd’hui ses nouvelles œuvres représentent un tout autre univers, bien loin des paysages traditionnels, entre figuratif et transfiguration du réel. Cependant, ses toiles restent colorées, créatives et esthétiques grâce à une pratique de techniques polymorphes (graphisme, peinture, collage, matière…). Une sorte de quête intérieure en vue d’allier les sentiers nouveaux du volume et l’éclat-jaillissement d’une palette si riche.
