L’Organisation mondiale du commerce (OMC) pronostique une légère reprise du commerce mondial cette année. Ce dernier devra, en effet, augmenter de 2,4%, mais en raison de la grande incertitude au sujet de l'évolution économique et politique à court terme qui rend la prévision plus risquée, ce chiffre est placé dans une fourchette allant de 1,8 à 3,6%. En 2018, l’Organisation mondiale prévoit que la croissance du commerce sera comprise entre 2,1 et 4%. «L'orientation imprévisible de l'économie mondiale à court terme et le manque de clarté au sujet des décisions que prendront les gouvernements en matière de politiques monétaires, budgétaires et commerciales accroissent le risque que l'activité commerciale soit freinée», explique l’OMC. Une poussée d'inflation entraînant la hausse des taux d'intérêt, le resserrement des politiques budgétaires et l'imposition de mesures pour limiter les échanges pourrait empêcher une plus forte croissance du commerce sur les deux prochaines années. «La faible croissance du commerce international au cours des dernières années reflète dans une large mesure la faiblesse continue de l'économie mondiale.
Le commerce peut renforcer la croissance mondiale si la circulation des marchandises et la fourniture de services transfrontières se font quasiment sans entraves. Néanmoins, si les responsables politiques tentent de remédier aux pertes d'emplois dans leur pays en imposant de sévères restrictions aux importations, le commerce ne peut pas aider à stimuler la croissance et peut même freiner la reprise», déclare Roberto Azevêdo, directeur général de l'OMC. Selon lui, bien que le commerce cause des perturbations économiques dans certaines communautés, ses effets négatifs ne doivent pas être exagérés et ne doivent pas masquer ses bénéfices en termes de croissance, de développement et de création d'emplois. «Il faudrait considérer le commerce comme une partie de la solution aux difficultés économiques et non pas comme une partie du problème». En fait, explique-t-il, l'innovation, l'automatisation et les nouvelles technologies sont à l'origine d'environ 80% des pertes d'emplois dans le secteur manufacturier ; pourtant, personne ne conteste le fait que les avancées technologiques profitent à la plupart des gens dans la plupart des cas. «La réponse est donc de poursuivre des politiques permettant de bénéficier des avantages du commerce tout en appliquant des solutions horizontales au problème du chômage, englobant l'éducation, la formation et les programmes sociaux pour aider rapidement les travailleurs à se remettre sur pied et à être prêts à concourir pour les emplois du futur», détaille-t-il. Les prévisions plus «prometteuses» de l'OMC pour 2017 et 2018 s'appuient sur certaines hypothèses et il y a un risque important que l'expansion soit inférieure à ces estimations. Pour parvenir à ces taux de croissance, il faudrait, selon l’OMC, en grande partie que la croissance du PIB mondial atteigne les niveaux prévus de 2,7% cette année et 2,8% l'année prochaine. Bien qu'il soit raisonnable de penser que ces niveaux peuvent être atteints, une telle croissance représenterait une nette amélioration par rapport au taux de croissance du PIB de 2,3% enregistré en 2016.