Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

L’Union européenne fête ses 60 ans

L'idéal de paix est toujours au «frontispice» de l'Union européenne, mais ses crises à répétition font penser à «la fin du Saint-Empire», avertissent des experts. À 60 ans, l'UE, engagée dans un divorce inédit avec le Royaume-Uni, cherche à rebondir.

L’Union européenne fête ses 60 ans
L’Union européenne n'a pas réussi à faire cesser la tragédie syrienne, ni le conflit en Ukraine, source de graves tensions avec la Russie de Vladimir Poutine.

«Le projet européen n'a jamais paru aussi éloigné du peuple qu'aujourd'hui», constate le président du Parlement européen, Antonio Tajani, à l'occasion de la célébration à Rome du 60e anniversaire du Traité fondateur de l'Union européenne (UE).

2017 est l'année de tous les dangers : l'UE devra faire front pour négocier la rupture avec Londres et endiguer la montée des partis xénophobes et europhobes qui espèrent progresser comme jamais aux prochains scrutins en France et en Allemagne. L'adage de Jean Monnet, un des pères fondateurs de l'Union, selon lequel «l'Europe se ferait dans les crises, et qu'elle serait la somme des solutions qu'on apporterait à ces crises», a longtemps été le mantra des dirigeants et fonctionnaires européens. Mais aujourd'hui, plus personne à Bruxelles ne se risque à une telle prévision.

«Ce qui a changé, c'est qu'on n'affronte pas une seule crise importante, mais une multiplicité de crises très graves et compliquées», explique Stefan Lehne, chercheur associé du centre de réflexion Carnegie Europe. «Nous ne pouvons plus garantir que l'Union européenne émergera de ces crises en 2017 et 2018». L'UE survivra, au moins comme marché unique, grâce aux «puissantes logiques économiques qui le fondent», estime l'ex-diplomate autrichien. Mais il confie penser parfois au «Saint-Empire romain germanique qui a continué d'exister plusieurs siècles après qu'il fut mort politiquement».

Politique de la chaise vide du général de Gaulle en 1965-1966, adhésion tardive du Royaume-Uni, dans les années 1970, sur fond de choc pétrolier et de crise monétaire, l'UE en a connu d'autres, rappelle Frédéric Allemand, chercheur en études européennes à l'université du Luxembourg. «Mais les crises qu'on rencontre aujourd'hui interrogent le sens profond du projet européen», juge-t-il. Le chômage y reste élevé et la croissance timide, conséquences de la crise financière de 2007-2008, puis des crises de la dette des pays du sud auxquelles Bruxelles a répondu par des cures d'austérité très impopulaires.

En 2015, la Grèce a même failli sortir de la zone euro. Les Européens n'ont pas réussi à faire cesser la tragédie syrienne, ni le conflit en Ukraine, source de graves tensions avec la Russie de Vladimir Poutine. Partout, les attentats jihadistes ont radicalement changé l'environnement sécuritaire. L'arrivée de 1,4 million de migrants en 2015 et 2016 par la Méditerranée a encore creusé les failles, certains pays, comme la Hongrie de Victor Orban, érigeant des barbelés, à l'opposé de l'Allemagne qui leur a d'abord ouvert les bras. «Jamais encore, je n'avais vu une telle fragmentation et aussi peu de convergence dans notre Union», a reconnu le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, décrivant une Europe en «crise existentielle». 

Lisez nos e-Papers