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Après le courant «Ouverture et démocratie» né au lendemain du neuvième congrès national et qui a mené par la suite à une scission, le parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) fait face, à quelques jours seulement de son dixième congrès, prévu du 19 au 21 mai, à une large vague de protestation contre le premier secrétaire du parti, Driss Lachgar. Le mouvement, qui ne cesse de s’élargir depuis l’annonce de la liste des ministres du parti prenant part au nouveau gouvernement mené par Saâd Eddine El Othmani, avait pris forme le 14 avril. à cette date, le membre du bureau politique Abdelouahab Belfkih présidait une réunion du secrétariat régional de l'USFP à Guelmim, en présence de plusieurs autres dirigeants du parti, dont des signataires d'un mémorandum appelant à la reddition des comptes, adressé quelques jours auparavant au premier secrétaire. Ce dernier a décidé de mener un combat sans répit contre ses détracteurs. Mobilisant ses partisans au niveau des différentes régions, Driss Lachgar a donné le feu vert pour l’organisation des congrès régionaux du parti afin de rallier à sa cause le plus grand nombre de militants et s’assurer de leur présence lors du prochain congrès national.
Face à cette mesure, les initiateurs du nouveau courant se retrouvent avec une marge de manœuvre très limitée. En effet, en tentant d’organiser une réunion au niveau du siège historique du parti à Agdal, plusieurs membres du bureau politique se sont retrouvés, jeudi dernier, devant des locaux cadenassés. Ils ont répondu à cette mesure par un sit-in devant les locaux du parti. Les protestataires, dont la présidente de la section féminine de l’Internationale socialiste, Ouafae Hajji, et l’ancien ministre de la Culture, Bensalem Himmich, dénoncent la gestion unilatérale du parti imposée par le 1er secrétaire et remettent en question tous le processus de préparation du prochain congrès. De leur côté, les partisans de m. Lachgar ont diffusé un communiqué relatant leur version des faits. Signé par «les secrétariats provinciaux» de la région Rabat-Salé-Kénitra, le communiqué qualifie les événements de jeudi «d’attaques» contre les locaux du parti. Selon les signataires, cette attaque a été perpétrée par «des personnes ayant usurpé l’identité des membres du secrétariat régional et qui ont bénéficié de l’appui de certaines personnes qui n’ont aucun lien avec le parti ou issues d’autres formations politiques». Le dixième congrès national des socialistes s’annonce donc très chaud. Et même si les noms des candidats au poste de premier secrétaire n’ont toujours pas été annoncés officiellement, l’actuel chef de file des socialistes semble bien parti pour briguer un second mandat. Chez les opposants, c’est le nom de l’ex-parlementaire, Hasnaa Abouzid, qui est mis en avant pour tenter de créer la surprise lors du congrès. En attendant le 19 mai, le cercle de la contestation ne cesse de s’élargir.
