Est-ce la fin de la lune de miel entre l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Rassemblement national des indépendants (RNI) ? Les récentes déclarations du chef de file des socialistes, Driss Lachgar, à l’issue de sa rencontre avec le Chef de gouvernement désigné, Saad Eddine El Othmani, mardi dernier au siège du Parti de la justice et du développement (PJD), le laisse entendre. Affirmant que «l’USFP mènera ses propres négociations», le premier secrétaire du parti de la Rose semble vouloir s’affranchir de la tutelle du RNI.
Après avoir accordé, à l’instar du Mouvement populaire (MP) et de l’Union constitutionnelle (UC), carte blanche au président du RNI, Aziz Akhanouch, pour mener en leur nom les premiers rounds de consultations avec le Chef de gouvernement sortant, Abelilah Benkirane, les socialistes veulent donc changer de stratégie. En attendant la fin des consultations, ils annoncent leur soutien au Chef du gouvernement désigné et leur engagement total en vue de la réussite de sa mission. Une décision prise par le comité administratif et entérinée par le bureau politique de l’USFP, a précisé M. Lachgar mardi dernier à Rabat.
Du côté du RNI, seul l’UC compte dans cette nouvelle phase de tractation. Faisant le déplacement au siège du PJD, où se déroulent les consultations, en compagnie du secrétaire général de l’UC, Mohammed Sajid, M. Akhannouch a préféré ne pas évoquer le nom de l’USFP, lors du point de presse organisé à la fin de sa rencontre avec M. El Othmani. Interrogé à plusieurs reprises sur ce sujet, l’actuel ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime a préféré ne pas répondre aux questions des journalistes.
La même attitude a été adoptée par le SG du parti du MP. Tenant un point de presse après la fin de sa rencontre avec le Chef du gouvernement, Mohand Laenser a affirmé devant les médias qu’il n’avait aucune réponse à apporter à la question sur l’USFP. Sans ses alliés de départ, l’USFP se retrouve donc dans une position peu confortable. Avec 20 sièges seulement au Parlement, le parti n’a plus l’avantage du nombre pour faire pression et s’assurer une place dans le prochain Exécutif.
Pour rappel, le Chef de gouvernement en charge de la formation du prochain Exécutif a reçu mardi les leaders de sept partis politiques, tous représentés au Parlement, afin de donner le départ des consultations. Les représentants du Parti de l’Istiqlal ont été les premiers à franchir la porte du siège du PJD à Rabat et également les premiers à rappeler leur détermination à rejoindre le prochain gouvernement. De son côté, la délégation du Parti authenticité et modernité (PAM), composée du secrétaire général, Ilyass El Omari, et de la présidente du conseil national, Fatima-Zahra Mansouri, a affirmé que la question de la participation du parti au prochain gouvernement était prématurée.