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La BAD pousse vers une nette baisse des droits de douane

Pour la Banque africaine de développement, baisser de moitié les tarifs douaniers en vigueur augmenterait jusqu’à 40% les exportations marocaines vers l’Afrique subsaharienne. Cela permettrait, également, une hausse de 20% des importations du pays en provenance de la région.

La BAD pousse vers une nette baisse  des droits de douane

Le Maroc a-t-il pu tirer parti de sa politique tarifaire en développant ses échanges avec les pays africains ? Le pays pourrait-il, avec sa politique tarifaire actuelle, pleinement jouer le rôle de Hub qu’il envisage pour le continent ? Ce sont là les deux principales questions auxquelles un nouveau rapport de la Banque africaine de développement (BAD) tente de répondre. Intitulée «Analyse de la politique commerciale du Maroc – Impact de la politique tarifaire du Maroc sur sa position de hub à destination du reste de l’Afrique», cette étude a été publiée le 6 mars. Elle montre que les échanges commerciaux entre le Maroc et le reste du continent ne cessent d’augmenter ces dernières années (+20%, soit plus de 1,5 milliard de dollars supplémentaires). Les investissements du Royaume en Afrique subsaharienne ont, eux, triplé entre 2000 et 2013 faisant de lui le deuxième investisseur africain sur le continent après l’Afrique du Sud.

Reste que le volume de ses échanges demeure modeste en valeur absolue. L’Afrique subsaharienne, par exemple, représente aujourd’hui un peu plus de 6% des exportations marocaines (contre 3% en 1993) et un peu moins de 1% de ses importations (contre 5% en 1993).
En outre, en tant que destination des exportations africaines, le Maroc est le 95e client, avec seulement 0,05% des exportations du continent (contre 0,36% en 1998). Et le pays est son 62e fournisseur, avec 0,27% du total des importations africaines (contre 0,07% en 1993).

L'étude fait remarquer que la politique tarifaire actuelle favorise plus le commerce des pays africains avec l’Europe, l’Asie ou les États-Unis qu’avec leurs propres voisins et pairs continentaux. «De fait, l’écart entre le taux moyen des droits de douane que le Maroc pratique avec les pays européens et la moyenne de ceux appliqués aux pays africains s’élève à quelque 17 points de pourcentage. Les pays africains, quant à eux, appliquent à leurs importations marocaines des tarifs douaniers supérieurs de 3 ou 4 points en moyenne aux tarifs pratiqués pour leurs importations d’Europe ou des États-Unis», soulignent les économistes de la BAD. Selon eux, certes, le Maroc a fortement abaissé ses droits de douane ces dernières années sur les produits en provenance de l’Afrique subsaharienne (-78%, soit 39 points de pourcentage de moins depuis 1993). Néanmoins, cette baisse ne s’est pas traduite par une hausse des exportations africaines.

«Réduire les droits de douane marocains appliqués aux produits importés d’Afrique subsaharienne aiderait à stimuler les exportations des pays de la région vers le Maroc. Selon les projections, baisser de moitié ces tarifs douaniers entrainerait une hausse de 20% des importations en provenance d’Afrique subsaharienne», est-il indiqué.
Pareillement, réduire de moitié les droits de douane pratiqués par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) – principal partenaire économique du Maroc en Afrique – entraînerait une hausse de 5% environ des exportations marocaines. Celles-ci augmenteraient de 15% vers les pays du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) avec une baisse identique des tarifs douaniers, et de 23% au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Mieux, la hausse des exportations marocaines pourrait atteindre 40% dans le cas de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). «Et si l’on renégociait à la baisse les droits de douane appliqués par le Maroc comme par ses pairs africains – subsahariens surtout – sans doute que les échanges augmenteraient à leur tour – au profit des deux parties», résume la BAD. 

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