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La circoncision, un acte chirurgical important mais souvent banalisé

Malgré les risques que peut comporter l’acte chirurgical de circoncision, cette opération est toujours banalisée. Des juristes et des médecins ont plaidé, à l'occasion d’un colloque organisé mercredi dernier à Rabat, pour plus de considération pour cet acte chirurgical.

La circoncision, un acte chirurgical  important mais souvent banalisé
Il est impératif que la circoncision soit pratiquée par un spécialiste, que des examens pré et post opération soient faits pour prévenir les complications.

L’association «Droit du patient d'abord» (DPA) a organisé, mercredi dernier à Rabat, un colloque sur «La circoncision et la responsabilité médicale». Cette conférence, qui s'inscrit dans le cadre d’une série de rencontres se rapportant à plusieurs thématiques sur les erreurs médicales, a été marquée par la participation de nombreux experts, dont des médecins et des juristes, venus débattre du thème de la responsabilité médicale. Elle a pour objectif de tirer profit des leçons de l’expérience vécue et sensibiliser les différents intervenants afin d'améliorer la pratique médicale au Maroc.

«Compte tenu de la multiplicité des sujets et des domaines de la pratique médicale, la DPA a décidé d’organiser une série de rencontres se rapportant à plusieurs thématiques sur les erreurs médicales afin de procéder à leurs analyses et proposer des recommandations les concernant. Le choix de la thématique d’aujourd’hui est dicté par l’importance accordée par la société à la circoncision des enfants, un événement entouré de diverses considérations techniques juridiques, sociales, psychologique avec une forte connotation religieuse», affirme Leïla Bensedrine, professeur à la Faculté de droit de l’Université Mohammed V Souissi et présidente de l’association «Droit du patient d’abord». Cependant, toujours selon Mme Bensedrine, «l’acte de circoncision doit se faire dans un lieu médicalisé remplissant les conditions optimales d’hygiène et de sécurité. Plusieurs familles marocaines ont tendance à banaliser la circoncision au lieu de la considérer comme un acte purement chirurgical, ayant lui aussi ses propres risques. Malgré l’amélioration des techniques de la circoncision, les erreurs médicales persistent encore. En effet, l’erreur médicale au niveau de l’opération de la circoncision, est une réalité qui ne peut être négligée et qui peut être le résultat notamment d’un manquement dans la pratique médicale. En vue de minimiser les risques d’une erreur médicale, il est impératif que la circoncision soit pratiquée par un spécialiste, que des examens pré et post opération soient faits pour prévenir les complications et que le circoncis ne rentre chez lui avant qu’il ne soit totalement réveillé». Les participants à ce colloque ont discuté de plusieurs thématiques telles «La pratique médicale et la responsabilité médicale au Maroc : réalité et perspectives», «Le cadre général de la responsabilité médicale du chirurgien dans la législation marocaine», «La responsabilité médicale et le travail judiciaire», «Responsabilité médicale : plaidoyer pour une préférence du recours civil» et «Acte et tradition de la circoncision : approche psychosociale».

Par ailleurs, cette rencontre a été également marquée par le témoignage d’Ilham Ennaouri, dont le fils Hachem Ramdani a été victime d’une erreur médicale des suites d'une opération de circoncision. «C’est une fête qui avait tourné au cauchemar», c’est en ces termes qu’a qualifié cette mère malheureuse la cérémonie de circoncision de son fils, qui a été pratiquée dans une clinique à Casablanca, avant que les choses ne dérapent. «Si nous, mon mari et moi, avons eu le courage, la persévérance et les moyens pour aller jusqu’au bout dans cette affaire, d'autres familles, qui ont vécu le même drame et subi la même injustice, ne se sont malheureusement pas manifestées et pour plusieurs raisons ils ont préféré garder le silence. C'est pourquoi je me considère comme leur porte-parole», a confié cette maman.

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