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La Conférence d'Anfa de 1943, une étape décisive dans le processus d'indépendance du Royaume

La Conférence d'Anfa, dont le Maroc célèbre, samedi, le 74e anniversaire, constitue une occasion pour se remémorer cet événement phare dans le processus de l'indépendance du Royaume et de la consécration des idéaux de paix et de liberté mondiales, gravé en lettres d'or dans les annales de l'histoire nationale.

La Conférence d'Anfa de 1943, une étape décisive dans le processus d'indépendance du Royaume

Tenue du 14 au 23 janvier 1943 à Casablanca, cette conférence, lors de laquelle le Président américain Franklin Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et les généraux français Henri Giraud et Charles de Gaulle, ainsi que le sultan Mohamed Ben Youssef se donnèrent rendez-vous à l'hôtel Anfa de la capitale économique du Royaume, alors sous le joug du colonialisme, vient également rappeler le rôle décisif de celle-ci dans la Seconde Guerre mondiale et l'aspiration du Maroc à l'indépendance.

Le Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef (qui sera après l'indépendance S.M. le Roi Mohammed V) désigna ainsi l'éminent juge et savant Sidi Mohammed Bendriss Alaoui, le Cadi Bendriss, à la tête du comité d’organisation de la Conférence d’Anfa. Pour les Alliés (États-Unis, Grande-Bretagne et France), l’objectif était d’élaborer les différents scénarii pour une issue victorieuse de la guerre et de se préparer à un nouvel ordre qui régira les nouveaux rapports de force et les relations internationales. Autant d’événements majeurs ayant représenté autant de tournants déterminants dans l’histoire contemporaine de l’humanité. Les décisions prises lors de cette Conférence (14-24 janvier 1943) seront communiquées par le Président Roosevelt, lui-même, le 12 février 1943, à l’occasion d’un discours radiodiffusé. La Conférence d’Anfa initiera ainsi le processus de paix et de résolution de ce conflit international meurtrier. Un évènement majeur qui a été mis à profit par les nationalistes marocains et à leur tête le Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef et le Cadi Bendriss, qui, dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le 3 septembre 1939, s’étaient rangés du côté des alliés contre le nazisme et le fascisme.

C’est donc à la conférence d’Anfa que le Maroc exploita ce capital sympathie pour obtenir le soutien, notamment des États-Unis, à sa décision de négocier avec les forces occidentales la libération et l’indépendance du Royaume. L’idéologie américaine, rappelle-t-on, est totalement opposée à toute idée de colonialisme, du fait que les États-Unis ont pris naissance dans la libération et dans la fin du joug du colonialisme anglais. Force est de constater que l’argumentaire développé par le Cadi Bendriss et son Comité d’organisation de la Conférence fut inspiré de la Charte de l’Atlantique (1941) où Roosevelt avait énoncé les grands principes universels qu’il souhaitait défendre, avec à leur tête la liberté d’un peuple à disposer de lui-même (articles 2 et 3 de la Charte). Le Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef avait alors discuté de ces points avec le Président Roosevelt qui avait exprimé son soutien aux revendications nationalistes marocaines et qui apporta son aide à la lutte du Maroc contre le colonialisme. Le Sultan examina également le développement de la coopération et des relations entre les États-Unis et le Maroc, premier État à avoir reconnu l’indépendance du pays de l’Oncle Sam.

Ce fut l’œuvre du Sultan Sidi Mohammed Benabdellah, arrière-grand-père commun du regretté Souverain Mohammed V et du Cadi Bendriss. Lors de cette conférence, Feu S.M. Mohammed V avait saisi l’opportunité de la présence des leaders des Alliés pour soumettre la revendication de l'indépendance du Maroc et la proposition d'adhésion du Maroc à la Charte atlantique, laquelle avait reçu le soutien du Président américain, qui a estimé logique l'ambition du Maroc de reconquérir sa liberté. Un an après cette Conférence, les nationalistes du mouvement national, dont une femme, ont signé un Manifeste réclamant l’indépendance du Maroc, en concertation avec feu S.M. Mohammed V. Le document insistait en particulier sur l'intérêt accordé par feu Sa Majesté Mohammed V au mouvement de réformes et à la mise en place d'un régime politique libéral basé sur la «choura» et garantissant les droits et devoirs de toutes les composantes du peuple marocain. Ainsi, la Conférence d'Anfa, qui a eu un impact politique certain sur l'avenir du Maroc et sur ses relations extérieures, contribua également à hâter la fin des années douloureuses de la Seconde Guerre mondiale.

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