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La Cour d’appel reprend aujourd’hui l’examen du procès des 24 prévenus poursuivis dans le cadre des évènements tragiques de Gdim Izik

Le procès des 24 prévenus poursuivis dans le cadre des évènements tragiques de Gdim Izik reprend aujourd’hui devant l’annexe de la Cour d’appel à Salé, après le report décidé le 26 décembre dernier. Les familles des 11 victimes pourront ainsi se constituer partie civile, apporter leur témoignage et expliquer à la Cour l’ampleur de leurs pertes et de leur chagrin. Après l’annulation du verdict du tribunal militaire par la Cour de cassation et le transfert de cette affaire devant une juridiction civile, les prévenus, eux, auront tous les gages d’un procès transparent, loin de tout amalgame ou récupération politique.

La Cour d’appel reprend aujourd’hui l’examen du procès des 24 prévenus poursuivis dans le cadre des évènements tragiques de Gdim Izik
les familles vont désormais pouvoir apporter leur témoignage et expliquer à la Cour l’ampleur de leurs pertes et de leur chagrin.

L’annexe de la Cour d’appel à Salé reprend aujourd’hui l’examen du procès des 24 prévenus poursuivis dans le cadre des évènements tragiques de Gdim Izik. La Cour avait décidé le 26 décembre dernier de reporter l’affaire afin de permettre à la défense de préparer sa plaidoirie et convoquer un individu impliqué poursuivi en état de liberté, mais aussi pour pouvoir examiner la requête des familles des victimes de se constituer partie civile. Pour rappel, la Cour de cassation avait annulé, en juillet dernier, le verdict prononcé à l'encontre des 24 personnes condamnées suite aux incidents de Gdim Izik et ordonné le renvoi du dossier devant la Cour d’appel de Rabat. Ces 24 personnes avaient été condamnées, le 17 février 2013, à des peines de 20, 25 ou 30 de prison ferme à la perpétuité pour «constitution de bande criminelle» et «violence à l'encontre des forces de l’ordre entraînant la mort avec préméditation et complicité». La réouverture de ce procès devant une juridiction civile ranime l’espoir des familles des 11 victimes de pouvoir défendre leurs revendications légitimes et de prétendre à des dommages et intérêts en ayant la possibilité se constituer partie civile. En effet, au vu des lois régissant le tribunal militaire qui avait statué dans le premier procès et du fait que la plaidoirie revenait au procureur général, les familles des 11 victimes de ces événements tragiques n’avaient pas le droit de se constituer partie civile, ce qui n’est plus le cas dans le cadre de ce nouveau procès.

Avec le transfert de ce dossier au tribunal civil, les familles vont désormais pouvoir apporter leur témoignage et expliquer à la Cour l’ampleur de leurs pertes et de leur chagrin. «Ce procès représente une occasion pour défendre les revendications légitimes des familles et garantir qu’elles accèdent pleinement à tous leurs droits, mais aussi une opportunité pour rejuger les détenus dans le cadre d’un procès équitable», avait souligné Mohammed Lachhab, avocat au barreau de Casablanca et membre du collectif de défense des familles des victimes.

Mais au-delà des considérations liées aux droits des familles des victimes, le transfert du procès devant une juridiction civile suite à la décision de la Cour de cassation constitue un message clair à tous ceux qui veulent donner de manière fallacieuse à cette affaire une dimension politique. C’est un gage de transparence qui garantira à toutes les parties le droit à un procès équitable loin de toute instrumentalisation politique. C’est dans ce cadre que des avocats belges saluent le climat et les conditions «exemplaires» dans lesquels se déroule le procès de Gdim Izik qui s'est ouvert, le 26 décembre dernier, devant la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel de Salé.
Pour Me André Martin Karongozi, avocat aux barreaux de Bruxelles et du Rwanda, qui figure parmi les observateurs internationaux de ce procès, l’impression qui s’est dégagée dès la première audience «c’est que les pouvoirs publics marocains font montre d’une volonté réelle de donner la chance à toutes les parties, y compris les accusés, malgré la gravité des crimes commis, d’être jugés devant une juridiction de droit commun qui garantit les pleins droits de défense, des débats contradictoires et toutes les conditions d’un procès équitable». «Ce que l’on a vu à l’ouverture de ce procès montre qu’il y a une volonté réelle de donner toutes les chances à toutes les parties de se faire assister, de se faire entendre», a déclaré à la MAP cet avocat belge d’origine rwandaise. Il a par ailleurs relevé la liberté parfois «excessive» dont jouissent les accusés dans la salle d’audience et les «provocations» dont ils usent dans l’objectif de «perturber» le cours de l’audience, saluant au passage «la patience» du juge qui a dirigé les débats.

L’avocat belge a insisté dans ce cadre sur la nécessité de respecter les droits des victimes. «Il y a aussi des victimes. Il faut les respecter, car on a arraché la vie à des gens et cela n’est pas anodin», a-t-il affirmé, notant qu’il a eu l’occasion de constater de visu les conditions «exemplaires» de déroulement de l’audience dans le respect des droits de la défense, du débat contradictoire et de toutes les conditions d’un procès normal. 

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