«Le Forum africain du carbone permet d’examiner la manière à même de renforcer les initiatives de réduction des émissions des gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris», a déclaré Patricia Espinosa, secrétaire de l'ONU sur les changements climatiques à propos du Forum africain du carbone 2017 dont la neuvième édition a lieu du 28 au 30 juin à Cotonou (Bénin). Les acteurs étatiques et non étatiques abordent les possibilités de «décarboner» les acteurs économiques clés comme l’énergie, l’agriculture et les établissements humains dans un continent qui subit de plein fouet les changements climatiques sans en être responsable et n’émet que 4% des émissions mondiales des gaz à effet de serre (GES).
«Les effets des changements climatiques réduisent d’ores et déjà le produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique de 1,4% environ, et les coûts induits par l’adaptation aux changements climatiques devraient atteindre 3% du PIB par an en 2030», selon les estimations de la Banque africaine de développement (BAD), un des partenaires du Forum de Cotonou. À Rabat où a eu lieu, les 23 et 24 juin 2016, le premier Forum mondial des alliances et coalitions pour le climat, Nizar Baraka, président du comité scientifique de la COP 22, avait fait remarquer que sur les 100 milliards de dollars que les pays industrialisés comptent débourser en faveur des pays en développement, l'Afrique n'en reçoit que 5%. La championne de haut niveau pour le climat, Hakima El Haïti, représentera le Maroc au forum. Lors du «Dialogue de Petersberg sur le climat», en mai en Allemagne, Nezha El Ouafi, secrétaire d’État chargée du Développement durable, avait fait savoir que le Royaume étudiait, avec l’aide de la Banque mondiale, la faisabilité de la création d’un marché carbone dont les résultats seront dévoilés à la COP 23 à Bonn en novembre prochain. En 2015, la Banque mondiale a estimé à 300 millions de dollars, sous forme de don, le budget nécessaire à la création d'un marché carbone au Maroc.
Le marché carbone regroupe l’ensemble des mécanismes d’échanges et de transactions des crédits de réduction des émissions de GES. Ils consistent à attribuer un prix aux droits à émettre des GES afin d’inciter des acteurs, États ou entreprises à réduire leurs propres émissions en échangeant entre eux des «droits à polluer». Un «quota» correspond généralement à l’autorisation d’émettre une tonne d’équivalent de CO2 et constitue un étalon communément accepté pour les échanges.