En Éthiopie, environ 80% du café provient de zones forestières qui fournissent l'ombre nécessaire à sa croissance. Le café est cultivé à des altitudes allant de 1.200 à 2.200 mètres, la température idéale se situant entre 18 et 22 °C. Ces cinquante dernières années, la température moyenne a augmenté d'environ 1,5 °C. Une étude parue lundi dernier avertit que le réchauffement climatique pourrait rendre près de 60% des zones de production de café en Éthiopie impropres à la culture de caféiers d'ici à la fin du siècle. Selon les chercheurs des Jardins botaniques royaux de Kew (Royaume-Uni) et des spécialistes du College of Natural Sciences d'Addis Abeba, si rien n'est fait, «39 à 59% des zones actuelles de culture du café pourraient subir des changements climatiques assez importants» d'ici à la fin du siècle.
«Des décisions prises à temps, précises, fondées sur la science sont nécessaires maintenant et dans les décennies à venir» pour assurer la durabilité de ce secteur. «Le déplacement des cultures de café vers des zones situées plus en altitude et la création de nouvelles zones de culture, avec des mesures de protection des forêts ou de boisement pourraient multiplier la production de café par quatre, même avec le changement climatique», explique à l'AFP Aaron Davis, des Jardins botaniques royaux. Le café représente un quart des recettes d'exportation de l’Éthiopie, cinquième producteur mondial et premier exportateur de café d'Afrique. Quelque 15 millions d’Éthiopiens travaillent dans ce secteur.