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La démocratie portugaise perd l’une de ses plus grandes figures

Fervent défenseur de la liberté et opposant aux guerres coloniales, l’ancien Président portugais, Mario Soares, décédé samedi à l’âge de 92 ans, fut prisonnier politique et exilé par la dictature d’Oliveira Salazar et de Marcelo Caetano.

La démocratie portugaise perd l’une de ses plus grandes figures
l’ancien Président portugais, Mario Soares, est décédé samedi à l’âge de 92 ans.

Avec le décès de l’ancien Président portugais, Mario Soares, samedi à l’âge de 92 ans, le Portugal perd l'une de ses grandes figures qui ont contribué à la consolidation de la démocratie dans le pays. Mario Soares, qui était membre de l’Académie du Royaume du Maroc, est considéré comme l’une des plus importantes personnalités de l'histoire de la politique portugaise de la seconde moitié du XXe siècle. Le leader socialiste a été élu deux fois Premier ministre et Président de la République pour deux mandats de 1986 à 1996, puis député européen.

Fervent défenseur de la liberté et opposant aux guerres coloniales, Mario Soares fut prisonnier politique et exilé par la dictature d’Oliveira Salazar et de Marcelo Caetano. Exilé en mars 1968 dans la colonie africaine de Sao Tomé-et-Principe, en raison de ses propos contre la guerre coloniale, Mario Soares bénéficie d’une mesure de grâce. Le 19 avril 1973, il annonce, depuis la ville allemande de Bad Münstereifel, la formation du Parti socialiste portugais dont il sera le premier secrétaire général.

Après la Révolution des Œillets le 25 avril 1974, qui a renversé la dictature, Mario Soares regagne le Portugal où il est reçu en héros. Ministre dans les quatre premiers gouvernements provisoires du Portugal démocratique, Soares sera chargé d’organiser le processus de décolonisation. C’était également lui qui a conduit le processus d'adhésion du Portugal à la Communauté économique européenne (CEE) et approuvé, en tant que Premier ministre, le traité d'adhésion à la CEE. «C'était un combattant pour la liberté», a déclaré l'actuel Président Marcelo Rebelo de Sousa, ajoutant que le Portugal doit désormais lutter pour «l'immortalité de son héritage». Le Parti socialiste a considéré pour sa part que «le Portugal a perdu le père de la liberté et de la démocratie, la personnalité et le visage qui symbolisent pour les Portugais le régime né le 25 avril 1974».

La disparition de Mario Soares a suscité de fortes réactions et une cascade d’hommages aussi bien au Portugal qu’à l’étranger. Le secrétaire général de l'ONU, nouvellement élu, le Portugais Antonio Guterres, a salué la mémoire d'«un des rares dirigeants politiques dotés d'une véritable stature européenne et mondiale». «Il est la figure centrale de la démocratie au Portugal», a-t-il dit dans une interview à la chaîne SIC. De son côté, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a souligné que «la vie de Mario Soares se confond avec l'histoire récente du Portugal», tant il était «le symbole et l'artisan de la résistance à la dictature et de la transition de son pays vers la démocratie». «Soares est plus qu'une figure historique, il est une source d'inspiration», a déclaré pour sa part le président sortant du Parlement européen, Martin Schulz. L'ex-chef d'État portugais avait été admis le 13 décembre à l'unité de soins intensifs de l'hôpital de la Croix-Rouge alors qu'il présentait «des signes d'aggravation générale de son état de santé». Le défunt restait dans un état «critique», avec un pronostic vital «réservé», avait indiqué le porte-parole de l’établissement hospitalier. Selon ses proches, M. Soares souffrait toujours des séquelles d’une encéphalite dont il avait été atteint en janvier 2013, et sa santé s'était encore dégradée après le décès de son épouse, la comédienne Maria Barroso, en juillet 2015. Le Portugal a décrété trois jours de deuil national à partir de lundi et les funérailles d'État auront lieu mardi. 

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