Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

La leçon du FMI aux pays arabes pour accroître les recettes

Lors du deuxième Forum arabe des finances publiques organisé à Dubaï en présence du Maroc, le FMI a appelé les pays de la région à accroître leurs recettes publiques afin de bâtir des économies résilientes. Cela passe par une stratégie claire et globale faisant le lien entre la réforme de la politique fiscale et celle de l’administration des recettes. Tout un programme !

La leçon du FMI aux pays arabes  pour accroître les recettes
Christine Lagarde s’exprimait le 12 février à l’occasion du deuxième Forum arabe des finances publiques, devant les ministres des Finances et les gouverneurs des Banques centrales, notamment. Ph. AFP

Que peuvent faire les pays arabes pour accroître leur capacité fiscale et ainsi planter les graines d’une économie saine et inclusive ? C’est l’objet de l’allocution de Christine Lagarde lors du deuxième Forum arabe des finances publiques organisé à Dubaï du 11 au 14 février. Pour la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), les pays de la région font face à des incertitudes économiques qui les poussent à conforter leur résilience. Des finances publiques solides font partie des moyens d’instaurer cette résilience. De fait, les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour s’assurer des flux de recettes plus solides et plus fiables. «La dynamique en faveur de la mobilisation des recettes et les travaux engagés dans ce domaine à l’échelle internationale ouvrent de vastes perspectives pour la région.

En créant des systèmes fiscaux de pointe, les pays peuvent dégager les ressources qui permettront de relever les défis futurs, et le faire de façon efficiente et équitable», a déclaré Lagarde le 12 février devant les ministres des Finances, les gouverneurs des banques centrales, notamment. «Pour cela, il faut bien entendu disposer d’une stratégie claire et globale qui fasse le lien entre la réforme de la politique fiscale et la réforme de l’administration des recettes. Autrement dit, il faut à la fois définir la matière imposable et les assujettis, mais aussi préciser les modalités de recouvrement de l’impôt.», a-t-elle précisé.

La réforme de la politique fiscale globale doit s’effectuer par étapes. «Au FMI, nous estimons qu’il convient d’abord de définir une cible de recettes à l’horizon de cinq à dix ans. Il faut ensuite mettre en place un plan de réformes global axé sur le renforcement des institutions à long terme et non sur des palliatifs à court terme. Enfin, il est vital de recueillir et de diffuser des données pertinentes pour une prise de décision éclairée», recommande la directrice générale du Fonds. À ses yeux, il est important de définir des objectifs de recettes parce que ces derniers constituent les repères essentiels qui aideront les gouvernements à aligner les ressources sur les dépenses, aussi bien à court qu’à long terme. Et afin de faire aboutir les réformes fiscales, les gouvernements devront centrer leur politique sur certaines priorités fondamentales.

Dans les pays importateurs de pétrole, comme le Maroc, la grande priorité consiste à dégager des recettes plus importantes en élargissant l’assiette des impôts existants. Ces réformes sont de nature à simplifier les systèmes fiscaux et à les rendre plus efficients et plus équitables. «Cela passe, par exemple, par une rationalisation des taux de TVA multiples ou d’autres avantages fiscaux. Citons comme mesures particulièrement porteuses la simplification des barèmes et la suppression d’exonérations, de trêves fiscales et d’autres niches qui ne profitent qu’à une minorité et ouvrent la porte aux arbitrages», estime Lagarde. Au sujet de l’intégration des réformes de la politique et de l’administration fiscales, le FMI considère que c’est une étape essentielle afin de mettre en place une stratégie de recettes fiscales. «Cette démarche coordonnée et simultanée peut aider les pays à éviter certaines des longues difficultés du passé.

La formule classique consistait à mettre d’abord en place de nouvelles politiques fiscales et à s’intéresser plus tard aux capacités administratives. En agissant sur ces deux fronts dès le début, les pays peuvent brûler les étapes et passer directement à un stade de développement plus avancé», a indiqué Lagarde. Cela passe notamment par la simplification des codes et des règlements, l’amélioration des compétences des agents et la modernisation des infrastructures informatiques.

Lisez nos e-Papers