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La libéralisation profite au budget de l’État mais pas au consommateur

Visiblement, les prix des hydrocarbures ne connaîtront pas de baisses importantes dans les prochains jours. Et pour cause, le ministère délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance peine toujours à cerner les mécanismes de ce marché libéralisé, mais «biaisé». Tenant une conférence de presse hier à Rabat, le ministre en charge du secteur espère y voir plus clair dès la prochaine rentrée.

La libéralisation profite au budget de l’État mais pas au consommateur
Lahcen Daoudi animant une conférence de presse hier à Rabat.

«Les consommateurs n’ont toujours pas profité de la libéralisation du marché des hydrocarbures», a reconnu hier à Rabat le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi. Tout en affirmant que l’Exécutif n’est toujours pas parvenu à mettre en place les conditions nécessaires pour une bonne concurrence, M. Daoudi a toutefois confirmé que cette libéralisation a été bénéfique pour le budget de l’État.

Concernant les mesures que compte entreprendre le gouvernement dans les prochains jours afin de remédier à cette situation, le ministre a déclaré qu’une application mobile était en cours de développement et qu’elle devrait permettre aux citoyens de suivre en temps réel les variations des prix des carburants dans les différentes stations. Par ailleurs, M. Daoudi a reconnu ne pas avoir cerné jusqu’à aujourd’hui toutes les problématiques du secteur, mais il a promis des «avancées considérables» dès la rentrée prochaine, tout en insistant sur l’importance de la mise en place des conditions d’une bonne concurrence dans un marché libéralisé.

Dans ce sens, le responsable gouvernemental est revenu sur sa rencontre avec les distributeurs des produits pétroliers. Une nouvelle rencontre est programmée dans les prochains jours, cette fois avec les patrons des stations-services, car, selon M. Daoudi, ces derniers assument eux aussi une part de responsabilité dans la hausse des prix que connaît le marché depuis sa libéralisation.

Revenant sur la situation du secteur des hydrocarbures au Maroc, M. Daoudi a regretté l’arrêt de la seule raffinerie active dans le pays. Dans le même sens, il a affirmé que 70% des stations en exercice sont gérées par des particuliers et que 18 entreprises de distribution sont présentes sur le marché, dont les «mécanismes sont biaisés» a-t-il précisé, ajoutant que c’est le consommateur qui paie le prix de cette absence de conditions de concurrence.

Interpellé sur la question de la libéralisation des autres produits subventionnés, le gaz butane en particulier, M. Daoudi a assuré qu’aucune décompensation de ces produits n’était prévue sur le court terme. Privilégiant la politique d’aide directe aux pauvres, le ministre a déploré toutefois l’absence d’une cartographie précise de la pauvreté dans le pays qui permettrait d’octroyer des aides directes ciblées et de supprimer les subventions accordées à certains produits.

Pour rappel, le gaz butane est le seul produit énergétique subventionné actuellement par la Caisse de compensation et accapare de ce fait plus de 72% du budget de compensation. L’année en cours a d’ailleurs été marquée par une augmentation des charges de compensation relatives à ce produit, affirme le ministère des Affaires générales et de la gouvernance dans un communiqué. Une hausse expliquée par l’effet conjugué de la modification des structures des prix de gaz, la hausse des prix à l’international et l’augmentation des quantités consommées déclarées, toujours selon le document du ministère.

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