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La place de la femme dans l’entreprise au centre du débat

La semaine dernière a eu lieu à Casablanca le troisième cycle de conférences de Wafasalaf organisé sur le thème «La valorisation de la place des femmes dans les entreprises».

La place de la femme dans l’entreprise au centre du débat
Le troisième cycle de conférences organisé, la semaine dernière, par Wafasalaf à Casablanca a été marqué par l’organisation de deux tables rondes.

«Cette conférence est une occasion de rendre hommage aux femmes et à leur contribution à la réussite des entreprises. C’est aussi une opportunité pour évaluer le chemin parcouru, mettre en avant les efforts déployés par les différentes organisations représentées et échanger sur les bonnes pratiques afin de favoriser l’ascension hiérarchique des femmes au sein des entreprises», a déclaré Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa bank, à l’occasion de la tenue du troisième cycle de conférences organisé, la semaine dernière, par Wafasalaf à Casablanca. La rencontre a été marquée par l’organisation de deux tables rondes. La première était consacrée à l’état des lieux de la présence de la femme dans l’économie marocaine, alors que la seconde donnait la parole à quelques femmes ayant réussi à se hisser au sommet de la hiérarchie dans leurs entreprises, Fatima Marouane, ministre de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire, a affirmé, lors du premier panel, que «ce qui bloque l’ascension des femmes au sein des entreprises, c’est la mentalité. Même si le législateur marocain a instauré des lois qui constituent de véritables avancées, elles ont du mal à être appliquées, car on ne peut pas forcer les gens à le faire. Ce qui est le plus difficile à changer chez les gens, ce sont les comportements».

De son côté, Fouad Benseddik, membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a indiqué que, depuis 20 ans, le taux d’activité des femmes en milieu urbain baisse chaque année de manière régulière. Même son de cloche chez Leila Rhiwi, représentante d'ONU-Femmes au Maghreb. «Le Maroc est classé 137e sur 144 pays, selon l’index du Gender 2016, qui cumule des indicateurs relatifs à la participation politique, la santé, l’éducation et la participation économique, alors que la Tunisie occupe la 131e place. Le taux de sous-emploi des femmes dans les pays du Maghreb est l’un des plus bas dans le monde. Ce qui est vraiment alarmant, c’est que ce taux continue de régresser dans ces trois pays», a-t-elle souligné. Mme Rhiwi a aussi déclaré que même si les femmes sont plus présentes dans l’enseignement supérieur et sont plus diplômées qu’avant, elles ont 3 fois moins de chance d’accéder au marché de l’emploi. S’agissant du taux de participation des femmes dans les conseils d’administration des entreprises, la représentante d’ONU-Femmes a souligné qu’il faut instaurer des quotas contraignants afin de garantir une meilleure représentation des femmes. Il est à souligner, dans ce cadre, que selon les chiffres du CESE, seuls 5% des femmes deviennent membres des conseils d’administration des grandes entreprises.

«Les hommes et les femmes doivent occuper équitablement des postes dans la gestion de l'entreprise. Régler la problématique de l’ascension des femmes et réussir cet équilibre permettra aussi de régler de manière transversale les maux de toute la société. Si une femme subit de la violence dans l’espace public, si elle ne peut pas prendre les moyens de transport en commun, si elle se fait agresser dans la rue en sortant du travail le soir, si elle n’a pas réussi à instaurer le partage des tâches domestiques avec le conjoint, si elle ne peut pas partir en déplacement ou en formation… on ne réussira jamais à changer réellement les choses», a conclu Leila Rhiwi. «Ce qu’on retient le plus dans les discussions et échanges qui ont eu lieu, c’est l’importance de l’implication des CEO des entreprises pour que les femmes occupent les postes qu’elles méritent. Les bonnes intentions ne suffisent pas, il faut mettre en place de vraies stratégies RH visant à pérenniser ces bonnes intentions et à garantir une meilleure place pour la femme», a indiqué, pour sa part, Laila Mamou, présidente du directoire de Wafasalaf. 

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