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La Russie appelle à une coopération active pour vaincre définitivement le terrorisme

Bien que présente militairement en Syrie, la Russie n’a pas participé à la réunion ministérielle des 68 pays de la coalition contre le groupe État islamique. Moscou prévient que sans une coopération active avec elle, ni les Américains, ni la coalition internationale ne sont capables de vaincre définitivement le terrorisme dans le pays de Bachar al-Assad.

La Russie appelle à une coopération active pour vaincre définitivement le terrorisme
Moscou observe les derniers développements sur le terrain où l’administration Trump a décidé de l’envoi de 400 militaires supplémentaires en prévision de l’assaut de Raqqa.

Le 22 mars dernier, les États-Unis ont organisé à Washington une réunion ministérielle des 68 pays de la coalition contre le groupe État islamique (EI), Daech, pour «accélérer les efforts internationaux en vue de vaincre» les djihadistes en Irak et en Syrie. Ce rassemblement au grand complet de la coalition a été assombri par la mort de plus de 40 civils près de Raqqa dans des raids aériens menés par la coalition. De même, 33 civils avaient péri, le 21 mars, dans une frappe sur une école servant de centre pour les déplacés au sud d'Al-Mansoura, ville tenue par l'EI et située dans la province de Raqqa. Au début du mois, la coalition, qui a indiqué samedi qu'une de ses frappes à Mossoul était peut-être à l'origine de la mort de civils, a jugé «probable qu'au moins 220 civils aient été tués involontairement» dans ses frappes aériennes contre l'EI en Irak et en Syrie depuis 2014.

Avant la réunion de Washington, des désaccords étaient apparus entre certains pays sur la stratégie à suivre pour reprendre les deux bastions de l'EI : Raqqa en Syrie et Mossoul en Irak. Pour Raqqa, les États-Unis et la Turquie s'opposent sur la force qui doit conduire l'assaut final sur la ville. Ankara refuse que les milices kurdes YPG, qu'elle considère comme un groupe «terroriste», y participent. Or ces milices sont le fer de lance de la coalition arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) que le Pentagone juge être le plus à même de reprendre Raqqa rapidement.

Par ailleurs, Moscou observe les derniers développements sur le terrain où l’administration Trump a décidé de l’envoi de 400 militaires supplémentaires en prévision de l’assaut de Raqqa, la capitale de facto des jihadistes. Selon les estimations des observateurs, Raqqa est protégée par quelque 4.000 terroristes islamistes, qui avaient trois ans pour préparer la ville pour la défense – creuser des tunnels souterrains pour le transfert secret des forces, fournir des points de tir et déposer des milliers de mines terrestres. En outre, il peut y avoir jusqu'à 300.000 civils dans la ville, que les terroristes vont sûrement utiliser comme bouclier humain.

Plus largement, la coalition est attendue sur le statut futur des territoires libérés en Syrie : autonomie ou retour dans le giron du régime. Anton Mardassov, chef du département d’étude des conflits au Proche-Orient de l’Institut de développement innovant, note que la Russie s’est retrouvée dans une situation compliquée et qu’elle «est prise entre trois feux». En effet, Moscou soutient le président syrien Bachar al-Assad, maintient de bonnes relations avec la Turquie et essaie d’empêcher une guerre entre la Turquie et les Kurdes dans le nord de la Syrie. À ce titre, le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson a été très clair : «En tant que coalition, nous ne nous occupons pas de construction nationale ou de reconstruction».

En outre, il a évoqué un serpent de mer depuis 2012 pour la Syrie : d'hypothétiques «zones provisoires de stabilité grâce à des cessez-le-feu qui permettraient à des réfugiés de rentrer chez eux». Sur le terrain, les forces qui font face à Daech en Syrie sont au bord d’une guerre entre elles. Les soldats américains et russes qui se trouvent dans la ville syrienne de Manbij (nord) sont à portée de vue, mais ne se parlent pas directement, a indiqué un porte-parole militaire américain. La ville de Manbij illustre l'imbroglio actuel sur le sort des territoires repris à l'État islamique en Syrie, faute de règlement politique du conflit syrien. Pendant ce temps, la Russie essaie de s’entendre avec les États-Unis, la Turquie et les Kurdes pour définir la ligne à suivre dans la guerre contre Daech. Moscou prévient que sans une coopération active avec elle, ni les Américains, ni la coalition internationale ne sont capables de vaincre définitivement le terrorisme en Syrie. Les services de renseignement russes et américains devraient conjuguer leurs efforts pour combattre le terrorisme international, avait déclaré en février dernier le Président russe Vladimir Poutine. «Il est dans notre intérêt commun de restaurer le dialogue avec les services secrets des États-Unis et des autres membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord», a affirmé M. Poutine au cours d'une réunion des hauts dirigeants du Service fédéral de sécurité (FSB). 

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