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L'alimentation responsable du tiers des émissions de gaz à effet de serre

L'impact environnemental du pain provient pour une bonne part des engrais chimiques utilisés en surabondance pour cultiver le blé, conclut une étude parue lundi dans la revue «Nature Plants».

L'alimentation responsable du tiers des émissions de gaz à effet de serre
La FAO indique que l'utilisation d'engrais minéraux au niveau mondial devrait dépasser en volume 200,5 millions de tonnes en 2018, soit 25% de plus qu'en 2008.

Les fertilisants de synthèse accroissent certes la productivité, mais contiennent des composés chimiques et génèrent des gaz à effet de serre (GES) sources de réchauffement, soulignent des chercheurs dans une étude parue mardi dans la revue spécialisée «Nature Plants». Les scientifiques parlent d'une utilisation «insoutenable» estimée à 100 millions de tonnes d'engrais répandues chaque année. Comment nourrir la planète sans l'empoisonner ? «Il faut résoudre les grands conflits du secteur agroalimentaire, qui vise aujourd'hui à faire du profit et non pas à assurer au monde une sécurité alimentaire durable,» répond Peter Horton, auteur principal de l'étude, du Grantham Centre for Sustainable Futures (Université de Sheffield, en Angleterre). Pour cette étude, les chercheurs ont étudié le cycle de production (culture du blé, transformation de la farine, cuisson du pain, etc.) d'un pain de 800 grammes. Selon eux, 43% des gaz à effet de serre produits à cette occasion viennent des engrais de nitrate d'ammonium : GES liés à l'énergie nécessaire pour fabriquer les intrants, et GES produits par leur dégradation dans le sol.

«C'est un problème énorme,» souligne Peter Horton. «Le coût de l'impact environnemental n'est pas pris en compte, il n'existe donc pas de vraie incitation pour réduire notre dépendance aux engrais (...) Ce n'est pas seulement une question technique, mais de politique économique». L'alimentation est aujourd'hui responsable d'environ un tiers des émissions de GES dans le monde. Mais cette tendance n'est pas près de s'infléchir, bien au contraire. En février 2015, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publiait un rapport qui indique que la consommation mondiale des principaux engrais utilisés, l'azote et le phosphate, connaîtra, à l'horizon 2018, une augmentation respectivement de 1,4 et 2,2%.

Cette hausse de l'utilisation n'est pas sans risque sur la qualité des eaux des nappes phréatiques et sur la fertilité des sols. Le risque concerne essentiellement les excédents de nitrates et de phosphates non utilisés par le sol et qui peuvent, par infiltration ou lessivage, contaminer les rivières et les nappes phréatiques avec des conséquences sur la santé humaine et animale. 

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