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Laylat Al Qadr, la nuit de tous les mérites

Laylat Al Qadr (la nuit du destin ou du mérite), synonyme de piété et de recueillement, est une nuit sacrée pour les Marocains et les musulmans du monde entier.

Laylat Al Qadr, la nuit de tous les mérites
Les musulmans du monde attendent avec impatience l'arrivée des dix derniers jours du mois du Ramadan pour célébrer Laylat Al Qadr.

Pour toute la communauté musulmane, la nuit du destin ou Laylat Al Qadr, célébrée aujourd’hui, est le jour le plus important du mois du Ramadan et même de toute l’année. Elle possède, en effet, des mérites qui la distinguent des autres nuits. Comme on peut le lire dans la sourate 97 nommée «Al-Qadr», elle vaut plus de 1.000 mois, ce qui équivaut à plus de 83 années. Si pendant le mois du Ramadan, des centaines de milliers de citoyens affluent aux mosquées chaque soir pour la prière des «Tarawih», Laylat Al Qadr bat tous les records de fréquentation des mosquées. De nombreux fidèles se rendent à la mosquée pour la prière de Tarawih et veillent jusqu'à l'aube en récitant des versets du Coran. Certaines personnes décident même de passer les dix dernières nuits du Ramadan à la mosquée. C’est ce qu’on appelle «Al Iêtikaf» ou «la retraite pieuse». «Cela fait des années que je prends mon congé pendant les dix derniers jours pour pouvoir faire “Al Iêtikaf”.

Je ne veux pas rater la “Vraie” nuit du destin. Dire que la nuit du 26e jour du mois du Ramadan est Laylat Al Qadr n’est pas très précis», indique Mohammed, 40 ans. Contrairement aux apparences, on remarque que c’est une population assez jeune qui fréquente les mosquées durant le Ramadan. Il suffit de se rendre à une mosquée pour le constater. «J’ai l’habitude de passer la nuit de Laylat Al Qadr à la mosquée chaque Ramadan, depuis plus de trois ans. J’y vais avec des amis. Cette nuit est sacrée. C’est l’occasion rêvée de se faire pardonner et en même temps de se rapprocher d’Allah. Rien que le fait d’y penser me remplit de joie», confie Mehdi, 26 ans. Les enfants sont également présents en grand nombre dans les mosquées durant ce mois. «J’accompagne mon père tous les soirs à la mosquée depuis deux ans et pendant Laylat Al Qadr, j’arrive à faire la moitié de la nuit, avant de me sentir fatigué et être obligé de rentrer.

J’espère que cette année, je vais pouvoir rester jusqu’à l’aube. En tout cas, je vais faire de mon mieux pour y arriver», lance Ayoub, 12 ans. Les enfants sont très impliqués pendant le mois du Ramadan. D’ailleurs, certains essayent le jeûne pour la première fois le jour de Laylat Al Qadr. Et pour commémorer ce grand jour, en général, les parents organisent des cérémonies de henné pour les filles en les déguisant en de vraies petites mariées. Les garçons, eux, portent souvent des djellabas ou des «jabadors», des babouches aux pieds et, sur la tête, un «tarbouche» ou une «amama».

Et si certains se contentent de célébrer cette journée discrètement à la maison, d’autres le font chez des neggafates professionnelles, des photographes ou encore des restaurants qui proposent de genres de célébrations à leurs clients. Malheureusement, la piété et les célébrations ne sont pas les seules choses qui caractérisent Laylat Al Qadr. Cette nuit a également une face cachée. Elle constitue, avec Achoura, les moments les plus rentables pour les voyantes et les charlatans. Pour de nombreuses femmes qui s’adonnent aux pratiques maléfiques de la sorcellerie, il est presque de coutume d’aller chez une «chouafa» pendant cette nuit pour demander différentes prestations. La plus fréquente d’entre elles reste la fidélisation des maris. Cependant, plusieurs services sont aussi demandés, comme «al koboul» (l’acceptation), «ldoun» (plomb), «tfoussikha» (pratiquée pour chasser le mauvais œil)… Beaucoup de femmes pensent à tort que ce genre de pratiques est totalement innocent tant qu’elles s’abstiennent de faire de se livrer à des pratiques qui peuvent détruire la vie de quelqu’un, sans prendre en considération la religion qui interdit ces pratiques ni la sacralité de Laylat Al Qadr.

«La “fidélisation” est le meilleur moyen pour garder son mari et le fidéliser. Je ne vois pas où est le mal. Après tout, je ne fais que préserver mon mariage, sans nuire à personne. Ce n’est pas comme si je pratiquais “tkaf” (provoquant une sorte d'impuissance ou de blocage sexuel) par exemple», raconte Fatima, femme au foyer, la trentaine passée. 

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