En adoptant une stratégie d'efficacité énergétique, les opérateurs économiques ont tout à gagner, mais il reste à «oser franchir le pas. Il n'y a aucun risque, mais cela permet de limiter les investissements et les émissions de gaz à effet de serre», a soutenu Aziza Ouazzani Boutaleb, directrice AOB Group, qui organise, le 9 mars à Casablanca, la 2e édition des rencontres de l’efficacité énergétique. Lors d'une conférence de presse, le 3 mars à Casablanca, Amine Homane, directeur pour l'Afrique du Nord du groupe Engie (ex-GDF Suez), a souligné que l'efficacité énergétique porte sur trois volets : des équipements plus performants, leur maintenance et leur gestion. «Les deux derniers volets ne nécessitent aucun investissement. Il n'y a pas uniquement des gains monétaires. L'efficacité énergétique est également une solution en cas de stress énergétique comme c'est le cas du Maroc», a-t-il indiqué. Fouad Herradi, de la fédération marocaine de conseil en ingénierie, a fait la distinction entre l'efficacité passive, comme la protection d'un bâti contre les températures extrêmes, et l'efficacité active qui consiste à mettre en œuvre un système de régulation à même de maintenir une même température de façon permanente.
Ce qui semble être le cas de Menara Ponce, filiale de la holding Menara de Marrakech, qui a mis au point une technique d'isolation thermique à base de pierre ponce. Son directeur, Chakib Essaïdi, explique que la pierre ponce, extraite d'une mine, remplace les isolants thermiques traditionnels et a l'avantage d'avoir un bilan carbone nul. «Le Maroc est le premier pays à avoir introduit cette technique». En dépit de quelques avancées enregistrées dans l'efficacité énergétique, le Royaume a encore du chemin à faire. Dans un nouveau rapport par mi-février, la Banque mondiale a passé au crible les politiques énergétiques durables de 111 pays selon 3 indicateurs : l’accès à l’énergie, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Sur cette liste, le Maroc se positionne au 41e rang dans le classement global, avec une note de 69 points sur 100. Par indicateur, le Royaume affiche un score de 100 points pour l’accès à l’énergie, 65 pour les Énergies renouvelables, mais seulement 42 pour l'Efficacité énergétique. Dans ce classement, le Maroc est particulièrement épinglé sur l’absence d’obligations contraignantes en matière d'économies d'énergie pour les bâtiments publics.