Le parquet du Venezuela a annoncé la mort lundi de trois jeunes hommes, l'un étant âgé de 22 ans et les deux autres de 19 ans, tués par balle lors d'une manifestation dans l'État de Barinas (Ouest), la région de naissance de l'ex-Président Hugo Chavez. Le bilan se porte désormais à 51 morts depuis le début de cette vague de protestations le 1er avril, qui a aussi fait près d'un millier de blessés. Selon le vice-Président Tareck l'Aissami, les manifestants à Barinas, qu'il nomme «terroristes» ont incendié le siège du Parti socialiste gouvernemental (PSUV), attaqué des détachements militaires et de la police, pillé des commerces et détruit un magasin de médicaments.
À Caracas, un déluge de gaz lacrymogènes lancés par les forces de l'ordre a bloqué les manifestants – environ 20.000, selon les estimations de l'AFP - qui tentaient, avec des membres de la Fédération médicale vénézuélienne (FMV), de rejoindre le ministère de la Santé pour y dénoncer la situation «catastrophique» des hôpitaux. Malgré les violences, les adversaires du chef de l'État socialiste se mobilisent sans relâche, exaspérés par l'effondrement de leur pays. Autrefois, le plus riche de la région grâce à ses immenses réserves pétrolières, le Venezuela n'est plus que l'ombre de lui-même, ruiné par l'effondrement des cours du brut qui se traduit par une grave pénurie d'aliments et de médicaments. Lundi, le centre financier de Caracas était inondé de pancartes avec comme slogans «Plus de faim, d'insécurité ni de répression» ou «Nous verrons bien qui se fatigue en premier», allusion au bras de fer avec le gouvernement.