Le choix de Manuel Valls de voter Emmanuel Macron a entériné au Parti socialiste (PS) le divorce entre deux gauches irréconciliables. La tentative de «mise à mort» anticipée par le candidat issu de la primaire organisée par le PS, Benoît Hamon, est donc advenue. Benoît Hamon a dénoncé un «jeu morbide» et invité le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon à se rallier à sa candidature. Le communiste Pierre Laurent a proposé une rencontre entre Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et lui-même pour «créer les conditions de la victoire» autour d'un projet ancré à gauche, d'une campagne et d'une candidature commune». Benoît Hamon a accepté cette invitation, mais Jean-Luc Mélenchon a rejeté l'appel de Benoît Hamon.
La maire de Lille, Martine Aubry, a dit n'être ni «surprise» ni «triste» face au rapprochement Valls-Macron. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a refusé d'«ajouter de la division à la division». La décision de Manuel Valls a outré certains partisans de Benoît Hamon, qui ont crié au déshonneur. L'ancien Premier ministre invoquait l'impérieuse nécessité de lutter contre l'extrême droite. Le sénateur socialiste Alain Richard a jugé la situation clarifiée : «La ligne politique du PS sera soit celle de Manuel Valls, soit celle de Benoît Hamon». Pour ses partisans comme Harold Hauzy, responsable de sa communication à Matignon, Manuel Valls a fait le choix de la «dignité», sans «chichis».