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Le Collectif pour l’éradication de l’exploitation des mineurs monte au créneau

Le Collectif pour l’éradication de l’exploitation des mineurs monte au créneau

Après la présentation du programme gouvernemental par le Chef du gouvernement devant les deux Chambres du Parlement, mercredi dernier à Rabat, le Collectif pour l’éradication de l’exploitation des mineur(e)s dans le travail domestique (Collectif pour l'éradication du travail des petites bonnes, CETPB) vient de publier un communiqué pour exprimer son mécontentement après la décision de mise en œuvre de la loi 19.12 sur «le travail domestique», sans aucune modification. «Le nouveau programme gouvernemental ignore le sort réservé à des dizaines de milliers de “petites bonnes” dans notre pays et ne prévoit aucune action, ni pour les sauver, ni pour protéger celles qui risquent de le subir. Pourtant, avant et pendant les législatives d’octobre 2017, les partis de l’actuelle majorité comme ceux de l’opposition, que nous avions rencontrés, avaient adhéré aux revendications de notre Collectif “pour l’abolition, à terme, de l’exploitation des mineur(e)s dans le travail domestique”, dont la première phase est la modification de la loi 19-12 sur “le travail domestique” votée à la fin de la dernière mandature du Parlement. Bien plus, des partis, dont le Parti du progrès et du socialisme (PPS), l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et la Fédération de la gauche démocratique (FGD) les ont intégrées explicitement dans leur programme», fustige le Collectif qui a déjà adressé au Chef du gouvernement et aux chefs des partis composant la majorité, une lettre en début de ce mois d’avril, pour leur rappeler leurs engagements et leur demander de les prendre en compte dans les actions prioritaires en faveur de l’enfant et de la femme.

e Collectif a également demandé une rencontre avec le ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle pour lui présenter son argumentaire et son plan d’action pour sauver les mineurs en situation d’exploitation et préserver d’autres qui en sont menacés. «Nous sommes choqués de voir que dans le programme présenté par le Chef du gouvernement désigné, le sujet est traité en une phrase générique qui concerne “la mise en œuvre de la loi 19-12”, sans autre précision sur le sort réservé aux dispositions qui consacrent à 16 ans l'âge minimal d’accès au travail domestique, “pendant une période transitoire de 5 ans à compter de la date de publication dans le Bulletin officiel des décrets d’application de ladite loi”. Ainsi, devant le silence du Programme du gouvernement sur cette pratique indigne et contraire aux engagements internationaux de notre pays, à notre Constitution et à notre devoir moral envers les enfants de notre pays, nous avons adressé des lettres aux chefs de parti et aux groupes parlementaires dans les deux Chambres du Parlement pour rappeler l’injustice subie par les “petites bonnes” et demander la prise en compte de notre plan d’action», déclare le Collectif.

Il est à noter que le plan d’action du Collectif s’articule autour de 6 principaux axes. Il s’agit de modifier les dispositions des articles 6 et 27 de la loi 19-02 pour permettre d’appliquer immédiatement la limitation à 18 ans de l’âge minimal d’accès au travail domestique, compléter l’article 6 de manière à interdire «l’emploi» de toute personne mineure nouvelle, à partir de l’entrée en vigueur de cette disposition, et renforcer l’article 23 sur la dissuasion et la répression en distinguant le cas des mineurs de celui des travailleurs domestiques adultes et en traitant des personnes morales intermédiaires. Le Collectif souhaite également engager un plan d’action interministériel efficace pour régulariser la situation des dizaines de milliers de mineurs en situation d’exploitation, au moment de l’entrée en vigueur de cette disposition, et de celles des enfants qui pourraient en être victime après, et engager aussi un plan d’action multi-annuel de sensibilisation de la population et des acteurs sociaux sur les droits de l’enfant et sur les dangers du travail domestique. Enfin, le Collectif veut doter les «travailleurs sociaux» d'un statut leur permettant d’assurer les actions de repérage, d’information, de retrait des mineurs et leur accompagnement jusqu’à la réinsertion consolidée. 

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