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Le marché financier résiste encore à la montée des risques

Le secteur financier se montre résilient en dépit d’un contexte macroéconomique peu favorable et une montée relative des risques. Le secteur bancaire fait, en effet, face à une baisse de sa marge d’intérêt et une hausse de son coût du risque, au moment où le marché des capitaux reste stable, avec une valorisation élevée du marché boursier et une liquidité structurellement faible.

Le marché financier résiste encore  à la montée des risques

Le secteur financier tient bon malgré un contexte macroéconomique peu favorable et une montée relative des risques. C’est ce qui ressort du rapport 2016 sur la stabilité financière que vient de publier Bank Al-Maghrib (BAM). Ainsi, le secteur bancaire fait face à une érosion de sa marge d’intérêt et une hausse de son coût du risque. Certes, concèdent les auteurs du rapport, les résultats réalisés par les banques en 2016 ont enregistré une nette progression (+31%). Toutefois, cette performance n’est due qu’à une opération exceptionnelle, sans laquelle les résultats auraient accusé une baisse de 1,7%. De ce fait, note BAM, la rentabilité des actifs des banques a légèrement reculé aux alentours de 0,8% et celle de leurs fonds propres a régressé à 8,6%. Le rapport relève que l’un des risques les plus importants auxquels fait face le secteur bancaire marocain est son exposition sur les grands débiteurs qui a continué à représenter près de 3 fois les fonds propres des banques, avec des engagements bilan et hors-bilan cumulant plus de 355 milliards de dirhams à fin 2016 (+7%).

Au volet prudentiel, BAM a indiqué que les banques détiennent des ratios de fonds propres supérieurs aux minimas réglementaires. Le ratio de fonds propres moyen s’est établi à 14,2%, contre 13,7% en 2015, au moment où le ratio des fonds propres de catégorie 1 s’est situé à 11,5%, après 11,8% en 2015. Par ailleurs, ajoute BAM, les provisions spécifiques constituées par les banques ont amélioré le taux de couverture des créances en souffrance qui passe à 69%. Les banques ont également vu leurs besoins en liquidité bancaire réduits en 2016, grâce au renforcement des réserves de change, explique la Banque centrale. Par conséquent, le recours des banques aux avances de BAM est revenu à 15 milliards de DH en moyenne, contre 35 milliards un an plus tôt. Par ailleurs, relève le rapport, les stress tests réalisés par BAM «confirment globalement la capacité des banques à conserver leur résilience face aux chocs issus des conditions macroéconomiques ou de leurs expositions aux filiales implantées à l’étranger». Ainsi, dans le scénario de base, le ratio de fonds propres s’établirait, en moyenne, aux alentours de 13%, tandis que dans le scénario extrême il avoisinerait 12%.

De leur côté, les entreprises d’assurances montrent une «bonne résistance» aux stress tests effectués sur le portefeuille actions et immobilier. Toutefois, selon le rapport, le secteur des assurances encourt un risque de contrepartie lié à son exposition à certains émetteurs en matière de placements. Cette exposition par émetteur atteint dans certains cas environ 30% des fonds propres du secteur, note le rapport qui ajoute que l’exposition des entreprises d’assurances au risque de contrepartie vis-à-vis des réassureurs reste faible.x Sur le plan des résultats, l’activité du secteur a continué de croître en 2016. Le taux de pénétration, correspondant au rapport entre les primes émises et le PIB, s’est établi à 3,6% contre près de 3,2% en 2015, indique la même source. Leurs plus-values latentes se sont établies à 29 milliards DH, en accroissement de 52,3% par rapport à 2015, recouvrant une augmentation des plus-values enregistrées sur les compartiments actions et Organisme de placement collectif (OPC).

Il en ressort aussi que les actifs liquides continuent à couvrir les éventuelles sorties de trésorerie avec un ratio de liquidité s’établissant à 266% contre 243% en 2015. Pour ce qui est de la marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, elle a progressé à 449% contre 408% en 2015. Néanmoins, nuance BAM, avec le passage au régime de la solvabilité basée sur les risques, les excédents de marge devraient se réduire «de manière significative». S’agissant du marché des capitaux, il reste stable avec une valorisation élevée du marché boursier et une liquidité structurellement faible, note le rapport. En 2016, les émissions des titres de dette privée au Maroc ont reculé de 8,7% par rapport à l’année 2015 et restent dominées par les émissions des établissements de crédit. Le risque de crédit relatif à la dette privée reste globalement limité, puisque les dettes des émetteurs en difficulté ne représentent que 3,1% de l’encours global, détaille BAM. 

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