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Le Maroc perçoit «encore» l'édification de l'Union du Maghreb arabe (UMA) comme «un projet stratégique», a assuré, vendredi, l'ambassadeur du Royaume à Tunis, Mme Latifa Akharbach. «Le Maroc s'attache à considérer encore l'édification de l'Union maghrébine comme un projet stratégique, dont le succès apporterait des acquis mutuels et tangibles au profit de nos sociétés», a souligné Mme Akharbach, en ouverture du huitième Forum maghrébin sous le thème «Les rôles de la jeunesse et de la société civile dans la transition démocratique».
Les jeunes maghrébins «ne se sentent pas concernés par des luttes idéologiques héritées d'une époque révolue, mais sont plutôt préoccupés par les moyens de réaliser leurs aspirations à une vie décente, à la dignité et à une citoyenneté agissante», a-t-elle dit. «Nos jeunes sont en droit de s'interroger sur la responsabilité dans le trébuchement de la création d'un espace maghrébin intégré et sur le coût de ce retard (...) dans une région dotée d'importantes ressources naturelles et humaines et de grandes opportunités économiques», a fait remarquer la diplomate.
De son côté, le ministre tunisien de la Culture, Mohamed Zine El Abidine, a relevé que les générations montantes ont la mission de «jeter les fondations d'un nouveau départ» de l'édification maghrébine, en se basant sur le legs des pionniers et en consacrant «la culture de citoyenneté et de l'action civile». Les jeunes maghrébins, dont les ambitions ne doivent pas pour autant signifier «l'aliénation» de l'héritage du passé, ont le droit de «faire entendre leur voix et d'exprimer leur différence avec la vision consacrée», a-t-il estimé, notant que la transition démocratique offre la possibilité de poser toutes les questions nées de la nouvelle donne dans la région.
Dans une déclaration à la presse, le ministre tunisien des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia, a admis que les institutions de l'UMA se trouvent effectivement dans «un état de stagnation», précisant que cela ne veut pas dire que les pays ont renoncé à la construction de cet ensemble régional. L'édification maghrébine demeure «une nécessité stratégique», au vu de ses implications économiques et sociales, a-t-il ajouté, relevant que seules l'intégration et l'action commune sont à même de créer des opportunités d'emploi aux jeunes et de booster le développement des pays de l'UMA. Tenu d'habitude au Maroc, le Forum maghrébin est organisé pour la première fois à Tunis, en partenariat entre le Centre des études et de la recherche en sciences humaines, appelé communément Centre MADA (Casablanca), et le Centre arabe des recherches et des études politiques en Tunisie.
