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Le ministère de la Culture promet une enquête

L'affaire de la vente aux enchères, le 7 mars à Paris, d'un fossile marin vieux de 66 millions d'années provenant du bassin des phosphates de Khouribga prend de l'ampleur. Le département du Patrimoine au ministère de la Culture promet l'ouverture d'une enquête pour savoir par quelle voie ce «trésor patrimonial unique» a pu sortir du Maroc. L'Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc déplore le vide juridique.

Le ministère de la Culture promet une enquête
L’Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc demande le rapatriement de ce «trésor patrimonial unique».

«S'il y a eu une autorisation marocaine, qu'on nous la montre et que la personne qui l'a délivrée assume ses responsabilités», a déclaré au «Matin» Hasnaa Chennaoui, secrétaire générale de l'Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc (APPGM), à propos de la vente aux enchères, le 7 mars à Paris, d'un fossile marin vieux 66 millions d'années provenant du bassin des phosphates de Khouribga. Cité par l'AFP, le directeur du Patrimoine au ministère de la Culture, Abdellah Alaoui, a évoqué «une enquête pour savoir comment ce fossile, une espèce rare qui n'existe qu'au Maroc, a pu être sorti du pays». Réagissant à cette annonce, Hasnaa Chennaoui, géochimiste et professeur à l'Université Hassan II de Casablanca, se réjouit : «C'est une excellente nouvelle et c'est extrêmement important. En tant qu'association, notre objectif est que ce fossile soit restitué au Maroc. Il faut également chercher les responsables qui ont délivré une autorisation. “Cette enquête” serait un précédent au Maroc». La secrétaire générale de l'APPGM souligne que le directeur de la Géologie au ministère de l’Énergie et des mines, Ahmed Benlakhdim, a saisi le ministère des Affaires étrangères pour que la lumière soit faite sur cette exportation d'un genre nouveau.

Cité par un hebdomadaire marocain, Ahmed Benlakhdim déplore une transaction «illégale». Cet avis ne semble pas être partagé par le commissaire priseur Alexandre Giquello, président de l'Hôtel des ventes Drouot où est prévue la vente aux enchères de ce fossile exceptionnel dont la valeur est estimée à environ 450.000 euros. Sollicité par l'AFP, Alexandre Giquello soutient que «le plésiosaure avait été reconstitué en Europe à partir de 4 fossiles légalement achetés à la Foire spécialisée de Francfort par des collectionneurs italiens (...) Les fossiles ont été mis en vente à Francfort par une société marocaine, avec toutes les autorisations marocaines de sortie du territoire. (...) Les autorisations de sortie du territoire italien et d'entrée en France ont été délivrées», a détaillé M. Giquello. Ce à quoi Hasnaa Chennaoui rétorque : «Je ne sais pas sur quoi se sont basées les personnes qui ont délivré une telle autorisation». Le fossile a-t-il été sorti par petits bouts ? A-t-on délivré des autorisations d'exportation d'os ?», s'interroge Mme Chennaoui qui déplore l'inexistence au Maroc d'une loi protégeant le patrimoine géologique national. 

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