Dans les consultations en vue de la composition du nouveau gouvernement, Saad Eddine El Othmani veut faire mieux que son prédécesseur, Abdelilah Benkirane. Pour y arriver, il entend changer carrément d’approche. En effet, le nouveau Chef de gouvernement, chargé vendredi dernier par le Souverain de mener les tractations et mettre fin à la situation de blocage politique enregistrée depuis cinq mois, a décidé de s’ouvrir sur tous les partis politiques représentés au Parlement. La décision de M. El Othmani intervient suite à une réunion du secrétariat général du Parti de la justice et de développement (PJD), tenue dimanche matin, ayant décidé l’entame des premières consultations avec tous les partis politiques représentés au Parlement. Dans ce sens et dans une déclaration accordée au site électronique de son parti, le nouveau Chef de gouvernement a indiqué que les consultations avec les partis se feront par ordre, suivant les résultats des dernières législatives.
La nouvelle approche du Chef de gouvernement désigné met donc fin au véto imposé par son prédécesseur à certains partis politiques tels que l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti authenticité et modernité (PAM). Une procédure qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles alliances politiques. Un avis qui ne semble pas être partagé par tous les cadres du PJD. Dans une sortie médiatique, le parlementaire et membre du SG du parti de la lampe Mohammed Yatim a souligné qu’il ne s’agit là que de l’ouverture des consultations et non pas un round de négociation. Du côté du PAM, les instances décisionnelles préfèrent ne pas trop s’emballer. Animant le troisième Congrès régional du PAM à Tanger sous le thème «La poursuite du changement avec des élites renouvelées», les membres du parti du «Tracteur» ont renouvelé leur soutien aux leaders du parti en ce qui concerne le processus de composition du prochain Exécutif. Dans un communiqué publié à l’issue de ce congrès, le PAM a appelé le nouveau Chef de gouvernement à accélérer le processus de formation du gouvernement afin d’éviter les impacts négatifs de ce retard sur la situation économique et sociale. Pour rappel, la nomination de M. El Othmani à la tête de l’Exécutif intervient après plus de cinq mois de blocage politique. L’ex-Chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, nommé à son poste par le Souverain au lendemain des législatives du 7 octobre dernier, n’a pas pu réunir sa majorité à temps. Se référant à la Constitution de 2011, S.M. le Roi Mohammed VI l’a remplacé par l’actuel Chef de gouvernement, issu également du parti du PJD.