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Le penseur et académicien marocain Abdelilah Belkziz a plaidé, mercredi dernier à Abou Dhabi, en faveur de l'adoption d’une nouvelle vision plus positive du patrimoine islamique. M. Belkziz, qui animait une conférence autour du thème «le patrimoine, l’extrémisme et le discours religieux dans le monde arabe», en présence du Cheikh Mohamed Ben Zayed Al Nahiyane, prince héritier d’Abou Dhabi, vice-commandant supérieur des Forces armées émiraties, a insisté sur «la nécessité de placer, suivant cette nouvelle vision, le patrimoine islamique dans son contexte historique sans le sacraliser en le situant au-dessus du temps, de l’espace et de l’histoire».
L’académicien marocain a mis l’accent, en ce sens, sur l’impératif de «nous donner l’occasion de dialoguer avec ce patrimoine sans soumission à son autorité historique», notant que cette démarche ne concerne nullement les textes fondateurs émanant du Coran et de la Sounna et qui demeurent «non soumis au débat ou à l’étude». Au cours de cette conférence suivie par plusieurs hauts responsables émiratis, l’académicien marocain a fait observer que le problème réside dans la sacralisation des textes complémentaires humains, relevant que les œuvres de référence du patrimoine sont composées de jurisprudences et d’opinions qui peuvent avoir aussi bien raison que tort et dont les auteurs ont toujours accepté, à cœur ouvert, le débat d’idées avec leurs contradicteurs.
La question du patrimoine et de l’extrémisme est devenue un sujet majeur et décisif pour la Oumma islamique, a poursuivi M. Belkziz, notant que les groupes radicaux et les courants islamistes politiques et djihadistes «confèrent à la jurisprudence des anciens oulémas du patrimoine des sens et des dimensions erronées et falsifiées», pour justifier leurs convoitises pour le pouvoir.
