Le Trésor continuera à prendre davantage appui sur le marché intérieur pour se financer. Ce qui découle de sa nouvelle doctrine qui consiste à privilégier le financement local au détriment du financement extérieur. En effet, le Trésor devra avoir recours au financement intérieur pour un montant de 47 milliards de DH cette année, en augmentation de 4,44% par rapport aux prévisions de la loi de Finances 2016, selon le ministère des Finances. Et ce, au moment où le financement extérieur emprunterait le sens inverse. Les prévisions de recettes au titre des emprunts extérieurs sont, en effet, en retrait de 9,8%, à 23 milliards de DH.
Globalement, le montant des recettes d’emprunt à moyen et long termes s’établit à 70 milliards au titre de cet exercice budgétaire, en quasi-stagnation (-0,71%). Cette orientation s’est confirmée au cours des deux premiers mois. Pour combler son besoin de financement qui a atteint 13,8 milliards de DH à fin février dernier, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 14,8 milliards. Le flux du financement extérieur étant négatif de 1 milliard au cours de cette même période. L’encours de la dette intérieure ressort ainsi à 505,8 milliards, en hausse de 2,8% par rapport à fin décembre 2016. Une évolution due au recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 13,8 milliards, résultant de souscriptions pour 32,2 milliards et de remboursements pour 18,4 milliards, contre un recours pour un montant net de 8,5 milliards un an auparavant, résultant de souscriptions pour 32,2 milliards et de remboursements pour 23,7 milliards, selon le dernier bulletin mensuel de statistiques des finances publiques publié par la Trésorerie générale du Royaume (TGR).
Le repli des remboursements s’est répercuté sur les charges en intérêts de la dette intérieure qui ont reculé de 6,9% à 4,7 milliards à fin février dernier, au moment où celles de la dette extérieure ont progressé de 16,9% à 235 millions. Globalement, les charges en intérêts de la dette se sont montées à 4,9 milliards à fin février 2017, en retrait de 6%.
Les mêmes chiffres montrent aussi que le Trésor persiste dans sa démarche consistant à réajuster le profil de cette dette. Il a, en effet, procédé à des opérations de rachat et d’échange de bons, en remplaçant notamment de la dette hors budget (maturités inférieures ou égales à 2 ans) par de la dette budgétisée (maturités supérieures ou égales à 5 ans). Ces opérations ont porté sur un montant global de 7,5 milliards au terme des deux premiers mois de 2017.