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Les anti-Maduro défient le président malgré les violences

Les opposants au Président vénézuélien Nicolas Maduro ont à nouveau défié mercredi le pouvoir, malgré les violences qui ont entouré les précédentes manifestations et provoqué la mort d'une trentaine de personnes.

Les anti-Maduro défient le président malgré les violences
Les manifestations contre le Président vénézuélien, Nicolas Maduro, ayant dégénéré en violents heurts ont fait plus d'une vingtaine de morts depuis le début des troubles en avril. Ph. Reuters

Les anti-chavistes (du nom du défunt Président Hugo Chavez, 1999-2013), portés par cette vague de protestations qui fêtera un mois le 1er mai, ont appelé à une nouvelle marche en faveur d'élections générales anticipées. L'objectif est aussi risqué que symbolique : rejoindre le centre de Caracas, considéré comme un bastion du pouvoir, pour protester face aux locaux du Défenseur du peuple, l'autorité veillant au respect des droits de l'Homme. Or, jusqu'à présent, les milliers de manifestants défilant contre le président ont toujours été empêchés d'atteindre le cœur de la capitale par les forces de l'ordre, qui les ont repoussés avec canons à eau et balles en caoutchouc. Presque toutes les marches ont dégénéré en heurts, pillages, échanges de gaz lacrymogènes et cocktails Molotov entre manifestants et forces de l'ordre.

À cela s'est ajoutée la violence exercée par les «colectivos», des groupes de civils armés par le gouvernement, assure l'opposition. On compte déjà 26 morts, selon le parquet. Mardi soir, au cours d'un discours, le chef de l'État a lui avancé le chiffre de «29 morts», sans donner de précision. Pour l'heure, le parquet n'avait pas modifié son bilan. Quatorze journalistes ont été arrêtés et 106 agressés en quatre semaines de protestations. «Ce gouvernement n'est pas tenable», a déclaré le leader de l'opposition Henrique Capriles, ancien candidat à l'élection présidentielle contre M. Maduro. L'étincelle ayant déclenché la vague de manifestations, quasi quotidienne depuis début avril, a été la décision de la Cour suprême de s'arroger les pouvoirs du Parlement, seule institution contrôlée par l'opposition depuis fin 2015. L'opposition avait dénoncé une tentative de «coup d'État» et l'indignation diplomatique avait finalement forcé l'autorité judiciaire à faire marche arrière 48 heures plus tard. Dans ce pays pétrolier dont l'économie s'est effondrée avec la chute des cours du brut, la majorité des aliments et médicaments sont introuvables.

Lassés, sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ de Nicolas Maduro, selon un sondage Venebarometro. Le célèbre chef d'orchestre vénézuélien Gustavo Dudamel a appelé les responsables politiques de son pays à «laisser de côté les ego et les idéologies pour écouter et penser aux gens» et dénoncé un «conflit fratricide». M. Maduro a invité l'opposition à reprendre le dialogue gelé depuis décembre, appelant le pape François à «accompagner» ces discussions. Onze pays latino-américains ainsi que les États-Unis plaident pour des élections. Une précédente vague de manifestations en 2014 avait fait officiellement 43 morts.

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